En cette période sacrée du ramadan, les services ophtalmologiques voient affluer un nombre croissant de patients, principalement des personnes âgées en quête d’une correction visuelle pour profiter pleinement de la lecture du Coran et des bénédictions divines. Cependant, les traitements nécessaires suscitent des préoccupations quant à leur compatibilité avec le jeûne. Les collyres et les instillations auriculaires, souvent prescrits pour ces affections, sont susceptibles d’interférer avec le jeûne.
Selon Mohamed El-Fatih Jamalylayl, coordinateur du mouftorat, les traitements ophtalmologiques et auriculaires à base de gouttes posent un défi pour les jeûneurs, car ils pourraient potentiellement être ingérés par inadvertance, et annuler ainsi le jeûne. «Les maladies des yeux et des oreilles nécessitant de tels traitements peuvent ou non traverser le canal et atteindre l’estomac et les intestins », explique l’uléma.
Pour le docteur Soihihadine Ali Bacar, ophtalmologue, certaines affections nécessitent une attention particulière, comme le glaucome, une maladie oculaire progressive affectant principalement les personnes âgées. «Les patients atteints de glaucome doivent suivre scrupuleusement les recommandations médicales pour éviter toute perte de vision», souligne-t-il.
Pour minimiser le risque d’ingestion des traitements et préserver le jeûne, le docteur Bacar recommande des précautions telles que ne pas appliquer directement les gouttes dans l’œil. «Cela pourrait entraîner un goût amer dans la gorge, voire dans la langue. Il est préférable de garder la tête légèrement inclinée vers l’avant après l’instillation pour éviter toute ingestion involontaire», conseille-t-il.
Comme quoi, en cette période de dévotion et de spiritualité, les patients et les praticiens sont tenus de prendre conscience des implications médicales du jeûne et d’adopter des mesures préventives pour garantir à la fois la santé et le respect des pratiques religieuses.