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Mission tanzanienne de santé publique I Des patients entre gratitude et insatisfaction

Mission tanzanienne de santé publique I Des patients entre gratitude et insatisfaction

Santé | -   Moinourou Moidjie

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La caravane médicale organisée par l’ambassade de la République unie de Tanzanie, en collaboration avec le ministère de la Santé et l’hôpital de référence El-Maarouf, suscite autant d’espoir que de frustration.

 

Lancée le 29 novembre dernier et prévue jusqu’à demain 5 décembre, la caravane médicale tanzanienne mobilise des experts des plus grands centres hospitaliers de la Tanzanie, notamment l’institut de cardiologie Jakaya Kikwete, l’institut orthopédique Moi, l’hôpital Benjamin Mkapa et l’institut du cancer Ocean Road. Objectif : offrir gratuitement des consultations et des soins spécialisés à une population souvent confrontée à des lacunes systémiques en matière de santé publique. Cependant, sur le terrain, l’affluence est bien plus importante que prévue, et réussir à contenir le flux de personnes relève de la mission impossible.


Hier mardi, dans les couloirs de l’hôpital El-Maarouf, des files interminables de patients attendaient, certains assis de partout y compris le sol, d’autres debout pendant des heures. Un vieil homme de 85 ans, au regard empreint d’espoir, a passé une grande partie de la journée dans ces conditions éprouvantes. Ce tableau, touchant mais inquiétant, illustre une organisation insuffisante face à l’afflux massif de malades. «C’est une belle initiative, mais l’attente est insupportable», confie un patient venu de Mitsamihuli. «On se sent un peu perdus», ajoute-t-il.


Malgré les efforts pour offrir des soins gratuits, la masse de patients rend la gestion des soins extrêmement complexe. Les retours des citoyens soulignent un besoin urgent de mettre en place un système de triage permettant de prioriser les patients les plus vulnérables, notamment les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. La gestion des flux de patients, la communication entre les différents acteurs et la priorisation des cas urgents restent les principaux défis. Ces lacunes, selon les patients, ne sont pas nouvelles et semblent récurrentes lors des missions médicales organisées dans le pays.

Répondre aux attentes

la gestion difficile de l’affluence ne masque cependant pas l’importance de cette coopération entre la Tanzanie et les Comores. Alors que les citoyens saluent les efforts des deux pays pour pallier les faiblesses du système de santé national, ils appellent néanmoins à une meilleure préparation. «Une mission de cette envergure doit être anticipée pour que chacun puisse recevoir les soins dont il a besoin sans frustration», pense un médecin mobilisé pour l’occasion. Les attentes sont particulièrement élevées dans un contexte où le pays manque cruellement de médecins et de ressources médicales. Avec seulement 0,25 médecin pour 1 000 habitants, selon les dernières estimations, ces interventions ponctuelles sont salutaires pour répondre aux besoins d’une population croissanten

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