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Méthodes de transfusion sanguine I Deux médecins marocains aux Comores pour un état des lieux

Méthodes de transfusion sanguine I Deux médecins marocains aux Comores pour un état des lieux

Santé | -   Abouhariat Said Abdallah

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En matière de transfusion sanguine, les Comores comptent 20% de donneurs volontaires, contre 80% de donneurs de familles. Une tendance qui doit être inversée dans la mesure où, pour le donneur de famille, la transfusion n’est pas toujours sécurisée et le donneur de famille pourrait toujours cacher une maladie malgré sa bonne volonté de sauver son proche.

 

Le docteur Zahir Abdellatif, responsable d’un centre de transfusion sanguine et le docteur Jaidann Khalid, directeur de centre de transfusion et auditeur national du Maroc se trouvent actuellement à Moroni pour faire un état des lieux sur les méthodes de transfusion sanguine dans le pays. Les médecins marocains sont venus évaluer les techniques appliquées aux Comores. Ils devraient également aider les responsables comoriens «à mettre à niveau leurs méthodes de transfusion sanguine pour améliorer la qualité et la sécurité» afin «de répondre aux besoins des prescripteurs et des malades».


La visite de ces médecins marocains fait suite aux recommandations du Conseil des ministres arabes de la Santé. En effet, lors de leur 51ème réunion ordinaire, les ministres arabes de la santé ont ordonné des programmes de mise à niveau et d’harmonisation des méthodes de transfusion sanguine dans certains pays membres. Les médecins dépêchés à Moroni se sont félicités de l’existence d’une ébauche en la matière. «Les gens sont transfusés, il y a la demande, il y a des donneurs de sang, mais certains points restent encore à améliorer», souligne le docteur Zahir Abdellatif. Dans son intervention, ce médecin juge nécessaire «d’installer des normes pour assurer la sécurité transfusionnelle des patients». Son collègue préconise la mise en place d’un centre transfusionnel adapté aux standards internationaux et aux besoins des patients comoriens. «Il faut rehausser le niveau du personnel afin d’essayer de faire une concordance surtout qu’actuellement il y a le Chu qui est en train d’être construit».

Eliminer les donneurs de famille

Dans cet esprit d’améliorer la qualité et sécuriser la transfusion sanguine, le Dr Zahir Abdellatif, rappelle quelques préalables. Il s’agit, selon lui, de déterminer d’abord le groupe sanguin du donneur et du patient, d’analyser le sang pour détecter certaines maladies transmissibles telles le Vih / Sida, l’hépatite B, l’hépatite C et la syphilis. «Ces examens sont obligatoires avant la transfusion», a-t-il dit. Au cours de leur visite, ces médecins ont constaté l’existence d’un nombre important de donneurs issus des familles. Selon des chiffres, «il y a 20% de donneurs volontaires et 80% de donneurs de familles aux Comores».
Ces médecins demandent d’inverser ce

tte tendance. «Il ne faut jamais faire une transfusion en imposant aux familles de donner le sang. Cela est inconcevable car le don de sang est volontaire». Pour atteindre le taux de 100% de donneurs volontaire, «les étapes passent par les donneurs de famille, les donneurs de sang de compensation. Avec l’installation de la culture du don de sang on y arrivera, aux objectifs visés, 100% de donneurs volontaires». A en croire ce médecin, il faut encourager la participation active des associations, seule solution efficace pour éliminer les donneurs de famille. «Des campagnes de sensibilisations doivent être faites afin d’inciter les gens à donner volontairement leur sang. Chacun doit comprendre que la transfusion sanguine est l’affaire de tout le monde. Le besoin peut se présenter à tout moment, or on ne peut pas l’acheter ni le fabriquer dans une usine», a-t-il avancé. «Si on ne donne pas notre sang, il n’y aura pas de sang» insiste le docteur Jaidann Khalid pour qui il faut atteindre le chiffre de 100% de donneurs volontaires pour mieux sécuriser les opérations des dons de sang.

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