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Situation épidémiologique du paludisme à Ngazidja : Ngazidja “empêche” les Comores d’entrer dans l’élimination du paludisme

Situation épidémiologique du paludisme à Ngazidja : Ngazidja “empêche” les Comores d’entrer dans l’élimination du paludisme

Santé | -   Abouhariat Said Abdallah

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Après le recensement de 500 cas de paludisme à Ngazidja contrairement au nombre de cas attendu, la Direction générale de la santé tire la sonnette d’alarme et appelle la population à Ngazidja à appliquer les mesures de protection et de lutte contre la maladie et prendre conscience des conséquences que cela peut engendrer, notamment le retour à la case départ, avec un nombre assez conséquent de décès. “On s’attendait à 200 cas en janvier 2018 et 500 cas ont été recensés. Suivant cette lancée, il est impossible de parler d’élimination du paludisme cette année dans le pays. Nous devons tout faire pour casser complètement la chaine de transmission du paludisme à Ngazidja”.

 

Le commissariat à la Santé de Ngazidja en partenariat avec la Direction générale de la santé ont organisé hier après-midi, une conférence de presse dans la salle de conférence du Programme nationale de lutte contre le paludisme (Pnlp) pour faire part de la situation épidémiologique du paludisme à Ngazidja.

Alors que l’Union des Comores s’est donné comme objectif de réduire à zéro cas de transmission autochtone de paludisme dans le pays d’ici 2021, à Ngazidja le nombre de cas augmente de façon surprenante au fil du temps. Le Pnlp constate une absence de cas dans les îles sœurs de Ndzuani et Mwali pendant qu’à Ngazidja, le nombre de transmission continue à augmenter.

 

Si nous n’adoptons pas un changement de comportement, en décembre 2018, nous aurons 366 décès dû au paludisme, avance la commissaire à la Santé de Ngazidja, Maissara Adam, tirant la sonnette d’alarme.

 

Selon elle, d’après les études faites, à Ngazidja on trouve un moustique dans une maison et dans les autres îles on retrouve 5 à dix moustiques dans une maison. Mais l’ironie du sort, c’est à Ngazidja où il y’a le plus de cas de paludisme par ce qu’on n’applique pas les mesures nécessaires pour l’élimination du paludisme.

En effet, lors de la présentation de la situation épidémiologique, le directeur général de la santé Aboubacar Saïd Anli a indiqué que les Comores sont passées de 103.670 cas de paludisme en 2010 à 5.000 cas en 2017. De même qu’on est passé de 53 à 3 décès dû au paludisme dans la même période.

Toutefois, si à Ndzuwani et Mwali, on est en phase d’élimitation et on dénombre zéro cas, la situation reste encore alarmante à Ngazidja.


Impossible d’éliminer le paludisme cette année

“L’île empêche les Comores d’atteindre l’élimination du paludisme” dit-il. Selon les prévisions faites, pour atteindre l’objectif de zéro cas de transmission de paludisme, le Pnlp devait atteindre 200 cas de paludisme en janvier 2018. Cependant, le nombre de transmission recensé a atteint les 500 cas en ce début d’année rien qu’à Ngazidja. Et si la transmission se poursuit à cette vitesse,

 

d’ici mars 2018, il n’y aura plus de médicaments contre le paludisme. Et si rien n’est fait, si on n’adopte pas un changement de comportement, d’ici décembre 2018, nous atteindrons 183.055 cas de paludisme avec 366 décès, soit un retour de dix ans en arrière dans le cas du paludisme aux Comores. Et notre pays, n’est pas prêt à faire face à une telle situation, avance le directeur général de la santé.


Selon lui, les cas de paludisme présents aux Comores se trouvent “exclusivement à Ngazidja” et des cas non autochtones dans les autres îles. Et dans ce contexte, “il est impossible cette année de parler d’élimination du paludisme dans le pays”.

Dans sa lancée, Aboubacar Saïd Anli ajoutera que “toutes les régions de Ngazidja sont atteintes et si rien n’est fait en décembre 2018, à Ngazidja il y aura 19.628 cas de paludisme et on dénombrera 39 décès. C’est une situation extrême à Ngazidja” insiste-t-il.

La Dgs rappelle en outre, que le paludisme a toujours eu un impact sur les résultats scolaires, tout comme sur l’économie du pays. Il appelle ainsi la population à prendre les dispositions pour stopper la transmission du paludisme, en utilisant précisément les moustiquaires.

 

 

Le paludisme ne disparaitra pas à Ngazidja si le grand comorien refuse d’appliquer les mesures de protection et de lutte contre la maladie, conclut le Dr Hafidhou, un des conférenciers.  


Pour atteindre cet objectif d’éliminer le paludisme, les conférenciers suggèrent une intensification des prélèvements de masse, une sensibilisation intense sur l’utilisation des moustiquaires et une recherche active autour des cas. 

Le Pnlp entend en outre, organiser des réunions dans les centres de santé de districts après le 22 janvier et faire le recensement des gites larvaires.


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