En vue de contenir l’épidémie de choléra, les décideurs politiques et les autorités sanitaires ont procédé au lancement officiel de la vaccination anticholérique, mardi 29 octobre dernier à l’hôpital pôle de Mitsamihuli en fin de journée. Lors de son allocution, le ministre de la Santé, docteur Nassuha Oussene a fait état de la situation épidémiologique depuis la résurgence des cas au nord de Ngazidja notamment, dans les régions de Mitsamihuli-Mbude. Le ministre de l’Education et les différents partenaires du secteur de la santé en l’occurrence, les chefs des bureaux-pays de l’Oms et de l’Unicef ont pris part à cette cérémonie.
«Un taux de létalité de 0,9%»
Le ministre de la Santé a fait savoir qu’ «à la date du 29 octobre 2024, nous comptons au total 303 cas suspects dont 73 cas confirmés et 3 décès, soit un taux de létalité de 0,9%». «C’est ainsi, qu’afin de stopper la propagation de la maladie, le pays, avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers, dont l’Unicef, l’Oms, le projet Vaccin Compass, le Crf/Crco, Cdc Africa, la Coi et la Coopération française, organisons urgemment une deuxième cohorte de campagne de vaccination sur l’île de Ngazidja afin de renforcer l’immunité collective de sa population contre cette épidémie», a-t-il annoncé.
Docteur Nassuha Oussene Salim n’a pas manqué de saluer l’appui des différents partenaires grâce auquel la propagation de la maladie a pu être vite maîtrisée. Il a mis en avant «les efforts inlassables » déployés lors de la vaccination de masse. «Cette vaccination a considérablement aidé le pays à accroître sa résilience face à la propagation de la maladie dans la communauté, bien qu’elle n’ait pas encore permis d’atteindre l’immunité collective, estimée à 90% de couverture nationale», a précisé le ministre de la Santé, ajoutant que cela explique malheureusement la recrudescence des cas, notamment sur l’île de Ngazidja, particulièrement dans les districts de Mitsamihuli et le centre de Moroni.
Selon lui, à ce jour, 488 185 sur 833 266 personnes ont été vaccinées contre le choléra soit une couverture générale de 59% réparties dans les trois îles comme suit (Ndzouani: 79%, Mwali: 71% et Ngazidja: 39%). Enfin, docteur Nassuha Oussene Salim a lancé un vibrant appel à toutes les couches sociales à s’engager dans cette activité de bonne cause afin de sauver des vies.
De son côté, le ministre de l’Education nationale, Bacar Mvoulana a expliqué les avantages d’étendre cette campagne de vaccination dans les établissements publics et privés «Nous avons choisi les écoles parce que nos enfants y passent une grande partie de leur temps et les enseignants y jouent un rôle central dans la sensibilisation et la diffusion des bonnes pratiques d’hygiène. En vaccinant nos élèves et en éduquant notre communauté scolaire, nous construisons une première barrière de protection contre le choléra.
Le but de cette campagne est de s’assurer que chaque enfant et chaque membre du personnel scolaire sur l’île de Ngazidja bénéficie d’une protection efficace contre cette maladie», a-t-il soutenu, appelant ainsi tous les acteurs du secteur éducatif à s’y impliquer massivement. A noter que le vaccin oral contre l’épidémie du choléra est disponible dans les différentes structures de santé.