L’Association comorienne contre le cancer chez la femme (Accf) a convoqué la presse et ses partenaires, vendredi 17 septembre dans un hôtel de la place, pour sa “réunion des partenaires” pour dresser le bilan de l’année 2021 et annoncer le démarrage de la campagne “Octobre rose 2022”.Les résultats sont “choquants”, selon la présidente de l’Association. “En 2020, sur 404 mammographies réalisées au centre d’imagerie de Said Soimihi, les résultats ont relevés 84 tumeurs (20,79%) dont 05 tumeurs à fortes potentielles d’être malignes”, a-t-elle souligné. “Pour la campagne Octobre rose de 2021, les résultats montrent que sur 673 mammographies réalisées, 8 cas de tumeurs malignes ont été enregistrés”, rapporte Zahara Toyb. Selon elle, la maladie touche beaucoup plus les femmes de 40 à 54 ans avec un chiffre plus élevé à Ndzuani. Cependant, malgré ces chiffres, “il ne s’agit que d’une étude restreinte, loin d’être un bilan général du pays, faute de prise en charge et de plan stratégique national”.
“Une négligence des autorités sanitaires”, selon l’Accf
Malheureusement jusqu’à ce jour, “l’Union des Comores ne dispose pas des moyens de dépistage des cancers chez la femme au niveau des structures sanitaires publiques”, indique-t-on. À Ngazidja et Ndzuani et que “les mammographies sont disponibles et celles-ci dans un cadre privé”. À Mwali, les femmes de l’île de Djumbe Fatima se déplacent dans les autres îles pour effectuer le dépistage. Pour Zahara Toyb Abdallah, en dépit de ces deux centres d’imageries privés, la femme diagnostiquée avec le cancer, ne sait pas où aller, le pays ne disposant pas encore d’un service adapté pour la prise en charge. “C’est la débrouillardise qui est de mise. Certaines femmes ont perdu la vie, faute de soins, parce qu’elles n’avaient pas les moyens de partir à l’extérieur. Et celles qui ont la chance de partir abandonnent en chemin, faute de moyens financiers conséquents ou des conditions de séjours assez draconiennes”, poursuit la présidente.
La journée mondiale de lutte contre le cancer a été célébrée le 4 février 2022 en Union des Comores pour la première fois de son histoire suite à un au partenariat entre l’association et le ministère de la Santé avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé.Une promesse d’élaboration d’un plan stratégique national avait été annoncée. Aujourd’hui, “L’Accf exhorte le ministère de la Santé et toutes les parties prenantes à ne ménager aucun effort pour qu’un service de cancérologie avec du personnel qualifié puisse voir le jour dans les meilleurs délais. Nous savons que c’est possible, alors s’il vous plaît, faites-le”, exhorte Zahara Toyb.
Campagne octobre rose 2022
Par ailleurs, pour mener à bien ses activités pour octobre rose 2022, l’Accf doit disposer “d’un budget de 10 million de francs”, selon Dr Sainda, membre de l’Association qui a présenté plusieurs activités prévisionnelles aux partenaires. On citera notamment “l’opération boîtes roses, conférence de presse d’ouverture en collaboration avec le Ministère de la santé, partenariat avec Qaeem (marque de qamis et abaya) pour une proposition de collection Octobre rose, production des supports de communication et animation des réseaux sociaux, ambulance rose, mammographie en partenariat, avec Cim et la clinique d’Abdelkader à Ndzuani, Journée sport, consultations gynécologiques, marche rose, entres autres. Une conférence de lancement d’Octobre ose 2022 est prévue dans les prochains jours.