Dans le cadre de la lutte contre le cancer du col de l’utérus et du sein, la section de Mwali de l’Association comorienne contre le cancer chez la femme (Accf) a organisé, ce jeudi 10 octobre, au marché de Fomboni, une séance de sensibilisation et d’échanges axée sur la prévention de ces cancers. L’objectif est d’encourager la population locale à effectuer davantage de dépistages pour évaluer leur état de santé face à cette maladie silencieuse.
De la matinée jusqu’à l’après-midi, l’Accf a sensibilisé les habitants à l’importance du dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein. Selon le gynécologue Mohamed Boinariziki, le cancer du col de l’utérus est le deuxième type de cancer le plus fréquent dans le monde et occupe la première place chez les femmes. Cette campagne s’inscrit dans le cadre des activités d’Octobre Rose, une période dédiée à la sensibilisation contre le cancer du sein, qui s’étend du 5 octobre au 5 novembre. «Le cancer détecté tôt se soigne bien. Si vous avez plus de 45 ans, il est fortement conseillé de faire une mammographie tous les deux ans », explique le docteur Mohamed Boinariziki. Ce dernier a ensuite animé une séance de questions-réponses avec la population pour lutter contre la stigmatisation.
Acquérir une mammographie
Cette année, la mammographie est proposée à un prix réduit. «À l’hôpital El-Maarouf, la mammographie coûte 15 000 francs comoriens. Nous prenons en charge les frais de déplacement et de dépistage pour chaque personne souhaitant se rendre à Moroni. Cependant, les frais d’hébergement et de nourriture ne sont pas couverts», précise-t-il. Le docteur Boinariziki a également rappelé au public les facteurs de risque du cancer, tels que la consommation d’alcool, les antécédents familiaux, et le manque d’activité physique.
Cependant, l’absence d’appareil de mammographie à Mwali reste un obstacle majeur dans cette lutte. Selon Raya Mohamed Elarif Oukacha, membre de l’Accf, des démarches ont déjà été entamées avec le gouvernement pour acquérir une mammographie pour le Chr de Fomboni.«Nos campagnes de sensibilisation portent leurs fruits. En 2022, 90% des appels que nous avons reçus à Mohéli provenaient d’hommes voulant envoyer leurs épouses à Ngazidja pour une mammographie. En 2023, cette tendance s’est confirmée avec de nombreuses femmes s’inscrivant sur la liste pour effectuer ce contrôle sanitaire », a-t-elle conclu.
Par A. Housni