Jusqu’au mois de janvier dernier, on parlait de paludisme uniquement à Ngazidja. Cette île empêche les Comores d’entrer dans l’élimination du paludisme, comme le soulignaient les responsables du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp). Toutefois, ces derniers jours, des cas de paludismes ont été décelés à Mwali.
21 cas ont été enregistrés depuis le début de ce mois jusqu’à dimanche dernier. Ces cas ont été recensés dans 5 localités, Nyumashuwa, Ndrodroni, Wala2, Miringoni et Hamanvuna. Le coordinateur du Programme national de lutte contre le paludisme, le Dr Anfane Bacar, indique que ces cas n’ont pas été détectés à l’hôpital mais grâce au système de surveillance sur place qui fait des recherches au niveau des villages.
Selon lui, il s’agit de cas autochtones découverts à Mwali. “Il y a près de quatre ans, il n’y avait pas de paludisme dans l’île. Donc on peut dire que ce sont des cas autochtones, introduits. Ce qui est un peu dangereux, c’est qu’un cas introduit à Mwali dans une zone où le palu était inexistant, peut contaminer les autres, ce qui a été le cas”, dit-il.
Mais ce qui inquiète le plus, c’est lorsque le palu s’installera à Mwali. Il estime que le programme devra déclencher des mesures d’urgence pour éviter les contaminations. Par ailleurs, une équipe a été envoyée à Mwali depuis samedi dernier pour examiner les stratégies de lutte qui doivent être entreprises sur place afin de pouvoir mobiliser les moyens. Ainsi, trois missions seront mises en place à Mwali.
Faire un traitement de masse dans les zones atteintes, faire la pulvérisation intra-domiciliaire (Pid) et enfin la distribution des moustiquaires.
Minimiser la transmission
Le Dr Anfane Bacar pense que si ce couplage est fait d’une manière armée, les cas de Mwali devraient disparaitre. Le grand souci qui reste est de savoir comment faire en sorte qu’il n’y ait plus d’autres transmissions de cas à Mwali et à Ndzuwani.
“Nous devons prendre des mesures en cette période de haute transmission pour minimiser les transmissions dans les autres îles sœurs”, dit-il. Par ailleurs, un travail de sensibilisation a déjà commencé à Mwali et un traitement de masse de trois jours a débuté hier mercredi à Miringoni et s’étendra dans les villages où le palu a été détecté. Ensuite suivra le Pid et enfin la distribution des moustiquaires.
Il faut un système de surveillance rôdé dans les îles et il faut que la population soit impliquée pour pouvoir mener à bien cette lutte avance le coordinateur du Pnlp.
Concernant la situation à Ngazidja, douze cas de paludisme sont enregistrés en moyenne par jour depuis le 1er janvier. Rappelons que le Programme national de lutte contre le paludisme avait annoncé le 15 janvier dernier, que la transmission se faisait d’une façon inattendue, et que Ngazidja empêchait les Comores d’entrer dans l’élimination du paludisme.
“Le mois de janvier, Ngazidja comptabilisait à elle seule, 500 cas. Et le même rythme de 12 cas par jour est enregistré ce mois de février” fait savoir le Dr Hafidhou Mohamed, chef du service suivi et évaluation. Ce rythme suivra jusqu’au mois d’avril.
Pour le Dr Anfane les médicaments pris contre le palu n’ont pas les mêmes effets que la vaccination, donc le médicament devait être pris à deux reprises, mais cela n’a pas été le cas à Ngazidja, ce qui a fait qu’il n’y pas eu une couverture adéquate.
Par ailleurs, une convention vient d’être signée entre la Chine et le ministère des Affaires étrangères. Les Chinois sont attendus dans les prochains mois aux Comores pour un traitement de masse afin de pouvoir rompre la chaine de transmission surtout à Ngazidja.