Le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), en partenariat avec la préfecture d’Itsandra-Hamanvu, a tenu une séance de sensibilisation sur la maladie, lundi dernier à la place Singani à Ntsudjini. Les cinq communes de la préfecture, les chefs de village, des notables, des agents de santé, entre autres, y ont été invités.
La réunion visait à faire un maximum de sensibilisation auprès des habitants du district sanitaire reconnu pour être «gravement» touché par l’endémie.
Selon la chargée de la sensibilisation et de la lutte contre le paludisme dans le district d’Itsandra-Hamanvu, Missiki Abdallah, cette région d’Itsandra est parmi les plus touchées.
En effet, le Pnlp y a enregistré, durant les dix premiers mois de l’année en cours, trois mille six cent un cas de personnes atteintes, dont trois décès.
Deux ans auparavant, en 2017, on y avait comptabilisé sept cent quarante cinq cas contre deux cent quatre vingt onze, un an plus tôt. «La région est en danger à cause du paludisme», avait-elle lancée à l’adresse des autorités de la région.
Ensuite, Missiki a indiqué, en outre, que des programmes ont été mis en place par le Pnlp afin d’éradiquer cette maladie sur l’ensemble du territoire national. Il est, cependant, admis que ces programmes ont réussi à Ndzuani et Mwali, contrairement à Ngazidja où la maladie est toujours présente et continue à faire des victimes.
Cette année plusieurs activités ont été entreprises pour lutter contre la maladie. On peut citer la Pulvérisation intra-domiciliaire (Pid) dans des villes et villages plus touchés, la mise en place dans chaque village d’agents de santé pour mener les Testes de dépistage rapide (Tdr), la formation des agents de santé communautaires ou encore la sensibilisation des chefs de villages.
«Soucis majeurs»
En tout, onze villages ont bénéficié de la Pid dans l’Itsandra et il s’est révélé que le taux du paludisme a régressé dans ces localités. L’inquiétude demeure pour les villages qui n’en ont pas bénéficié. Dans ces conditions, Missiki Abdillah se demande si l’engagement pris par les pouvoirs publics d’éradiquer le paludisme aux Comores d’ici 2020 pourra être tenu.
Pour sa part, Yahya Mohamed Ilyasse a précisé que les localités les plus touchées dans la région sont Ntsudjini et Usipvo. Selon ce conseiller du président de la République chargé du Monde arabe, deux mois après la Pid et l’arrivée des pluies et la chaleur, les moustiques auraient «commencé à revenir». Il se demande si ce n’est pas un problème pour les localités qui n’ont pas bénéficié de la Pid.
De son côté, le ministre de la Justice, Mohamed Housseine Djamallillayl, a soutenu qu’un des «soucis majeurs» du gouvernement est de lutter contre le paludisme et de doter les hôpitaux «d’équipements dignes». «Il ne peut y avoir de développement d’un pays si la santé ne prime pas, c’est pour cela que nous, cadres de la région, nous nous rencontrons couramment pour voir comment renverser la tendance dans notre région afin que nous puissions participer à l’émergence du pays», a-t-il soutenu avant d’appeler les autorités des différentes régions à «prendre leur responsabilité dans cette lutte».