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Paludisme : douze nouveaux cas au mois d’août à Ndzuani

Paludisme : douze nouveaux cas au mois d’août à Ndzuani

Santé | -   Sardou Moussa

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L’épidémie fait un retour en force dans le pays. Les autorités sanitaires sont prises au dépourvu. Le paludisme était disparu du tableau de veille épidémiologique. Des nouvelles dispositions sont à l’étude. Une mission chinoise était attendue à Moroni ces derniers jours.

 

Douze nouveaux cas de paludisme ont été enregistrés à Ndzuani au mois d’août. Comme à chaque début de mois, les responsables du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), au niveau de Ndzuani, ont fait part à la presse de l’évolution de la maladie au niveau local. L’on a appris que ces douze nouveaux cas «importés» ont été détectés dans de nombreuses régions de l’île. Un chiffre nettement en hausse par rapport aux mois précédents, comparativement aux sept cas du mois de juillet, et tenant compte du fait que pas plus de neuf cas par mois n’ont été relevés de janvier à juin.


Pourtant, loin d’inquiéter nos amis du Pnlp, cette relative «augmentation»  de la maladie crée en eux l’effet inverse ! «Cela vous paraitra insensé mais pour nous, il y a du positif dans ces résultats. Ils montrent en effet que le travail de sensibilisation de la population en faveur de l’élimination de la maladie, axé sur le dépistage systématique  des voyageurs en provenance d’endroit où sévit encore le palu, n’est pas tombé à l’eau», estime Dr Abdali Mari, point focal du Pnlp à Ndzuani, rappelons encore une fois que le paludisme a été éliminé à Ndzuani depuis 2012, grâce à un traitement de masse à base de molécules expérimentales chinois.


Les responsables insulaires du Pnlp ont en effet, jusqu’ici, considéré comme «inexplicable» et «plutôt inquiétant»  le fait que l’île de Ndzuani affiche soixante malades du paludisme, à la fin du premier semestre 2018 (du 1er janvier au 31 août), alors qu’à Ngazidja, le compteur affiche dix mille cas ! «Statistiquement, et tenant compte de la forte circulation des comoriens entre leurs îles, pour mille cas à Ngazidja, nous nous attendions raisonnablement à, au moins, une dizaine à Ndzuani. Et sur cette base, nous devrions  en enregistrer cent, actuellement que Ngazidja en a atteint dix mille»,  pense un autre responsable du programme.


En admettant que la sensibilisation, à laquelle sont fortement associés les médias locaux, donne effectivement les fruits escomptés, l’antenne regionale de la Pnlp au niveau de Ndzuani relève toutefois quelques lacunes à combler. «C’est déjà bien que la population encourage les nouveaux arrivants à passer le test de dépistage, mais maintenant elle doit en outre aider nos agents à faire les prélèvements également chez les personnes vivant aux côtés de malades du palu», ajoute le docteur Abdali Mari. Ce dernier regrette au passage le laxisme des agents de santé des districts sanitaires de Pomoni et de Nyumakele, lesquels «ne pratiquent pas systématiquement les analyses du palu chez les patients, notamment ceux qui rentrent de voyage».


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