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Paludisme I Ngazidja fait face à une résurgence des cas

Paludisme I Ngazidja fait face à une résurgence des cas

Santé | -   Maoulida Mbaé

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Les hôpitaux de l’île de Ngazidja sont bondés de patients souffrant du paludisme. Une résurgence de la maladie suscite des craintes alors que la campagne de traitement de masse, entamée il y a quelques années, piétine.

 

Confirmant l’augmentation considérable des cas de paludisme à Ngazidja, Halidi Ahmed Abdou, du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), indique que cette hausse peut être expliquée par plusieurs facteurs. D’abord, les conditions climatiques jouent un rôle important.

La malaria est fortement influencée par les variations de température et de précipitations. Pendant la période de haute transmission, qui s’étend d’octobre à février, les conditions climatiques favorisent la multiplication des cas. L’eau stagnante, les citernes non couvertes et les ordures entassées constituent des gîtes propices aux moustiques vecteurs du paludisme.


Ensuite, le comportement de la population n’est pas favorable à l’élimination du paludisme. Halidi Ahmed Abdou souligne que les moyens mis à la disposition de la population pour limiter la contamination sont souvent détournés de leur but. Par exemple, les moustiquaires imprégnées, destinées à protéger des moustiques, sont utilisées dans les champs pour protéger les plantes.

«C’est une utilisation irrationnelle des moustiquaires», dénonce le responsable de la communication du Pnlp, précisant que la moustiquaire a pour rôle de couper le contact entre le vecteur du parasite et l’homme. «Sans une barrière empêchant la personne d’être piquée, elle sera naturellement exposée au paludisme», ajoute-t-il, précisant que «tous les pays ayant éliminé le paludisme sont passés par l’utilisation correcte des moustiquaires».


Un autre facteur de l’augmentation des cas à Ngazidja est le refus catégorique du traitement de masse, alors que la campagne a repris il y a quelques années. Selon cet expert, le traitement de masse consiste à administrer à toute la population, malade ou non, des molécules destinées à tuer les parasites présents dans le sang. «Le traitement est conçu de manière à ce que les personnes non infectées ne souffrent d’aucun effet indésirable, tandis que celles infectées soient traitées.

Si tout le monde avait accepté le traitement, le parasite aurait été éliminé dans l’ensemble de la population. Même si les moustiques persistent, leurs piqûres seraient sans effet car les corps auraient été immunisés», explique-t-il.


Halidi Ahmed Abdou appelle également à distinguer la fièvre du paludisme : «Avoir de la fièvre n’est pas systématiquement synonyme de paludisme. La fièvre est un symptôme de plusieurs maladies comme la diarrhée ou la tuberculose.

Le paludisme est identifié par un examen de laboratoire», avertit-t-il, ajoutant qu’un décès lié à la malaria a été enregistré l’année dernière. Interrogé sur une supposée rupture de stock des médicaments, ce responsable de la sensibilisation a reconnu cela, indiquant toutefois qu’elle n’a pas été totale. Une situation qui a été rapidement résolue, selon lui.

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