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Paludisme I un adolescent décède à l’hôpital de Fomboni

Paludisme I un adolescent décède à l’hôpital de Fomboni

Santé | -   Abdillahi Housni

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Une réunion d’urgence s’est tenue jeudi dernier au Centre hospitalier régional de Fomboni, rassemblant médecins et autorités politiques de l’île pour faire le point sur la recrudescence du paludisme à Mwali. Cette rencontre visait à identifier les mesures urgentes à mettre en place pour freiner la propagation de la maladie.
La réunion a été convoquée à la suite du décès d’un jeune garçon de 16 ans, originaire du village de Hanyamwada, survenu la semaine dernière dans ce même hôpital. Malgré les efforts du personnel médical, l’adolescent n’a pas pu être sauvé.

Un manque de coordination entre les différents acteurs

Selon le docteur Rachad Attoumane Kéké, responsable du programme de lutte contre le paludisme à la direction régionale de la santé de Mwali, le nombre de cas importés était inférieur à 100 par an depuis 2007. En 2024, ce chiffre est monté à 360, et plus de 116 cas ont déjà été enregistrés depuis le début de cette année. Actuellement, quatre patients sont hospitalisés en soins intensifs à Fomboni, et un décès est à déplorer. «Autrefois, seuls les voyageurs en provenance de Ngazidja, et parfois de Ndzuani, étaient touchés. Mais désormais, des cas autochtones sont enregistrés, ce qui montre que la transmission est devenue locale. Il est urgent de réagir », a-t-il alerté.


Bien que des tests de dépistage soient distribués aux agents communautaires pour contrôler les voyageurs inter-îles, nombre de passagers refusent de se faire tester. Sur le plan maritime, le contrôle reste difficile : Mwali compte de nombreuses plages, et ni la gendarmerie ni la garde côtière ne disposent des moyens nécessaires pour surveiller efficacement les arrivées. Au-delà de cette faille sécuritaire, un manque de coordination entre les différents acteurs engagés dans la lutte contre le paludisme a été souligné par le docteur Abdoul-Anzize. Il a déploré également le manque de civisme d’une partie de la population. « Lorsqu’on distribue des moustiquaires imprégnées, certaines familles les utilisent pour clôturer leurs terrains. C’est grave », a-t-il dit, avant de prévenir que «le retour du paludisme à Mwali pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la santé publique».

Face à cette situation préoccupante, les maires et les autorités insulaires sont appelés à prendre conscience de l’urgence et à s’impliquer davantage dans cette lutte. En attendant des mesures concrètes de sensibilisation, une campagne de désinfection et de nettoyage est actuellement menée dans la région de Djando, notamment à Hanyamwada, pour tenter de briser la chaîne de transmission. Le retour du paludisme fait réagir plusieurs cadres de l’île, certains appelant à la tenue d’assises nationales de plaidoyers et d’actions.

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