Une situation qui paralyse ledit laboratoire. Selon le chef de service du laboratoire, l’anatomopathologiste, Dr Halifa Youssouf, il y a des retards dans les démarches de la commande, mais aussi au niveau du paiement des factures. Il précisera que cela fait six mois depuis que le service de bactériologie a fermé, faute de réactifs. «Nous ne faisons plus d’analyses de bactériologie, nous faisons uniquement les analyses de la biochimie, mais dernièrement les machines étaient tombées en panne. Heureusement, on vient de les remplacer et l’installation interviendra du 8 au 13 juillet», a-t-il fait savoir.
A ce stade, le problème de réactif de biochimie se pose également car, à en croire le laborantin, même si les machines sont installées, l’absence des réactifs paralyse le service. «Les proformats sont là, aussi bien pour les réactifs que les consommables, les fournisseurs m’écrivent pour me dire qu’ils partent en vacances, mais la décision de payer ne me revient pas. A notre niveau, nous pouvons faire une commande censée être utilisée dans les trois mois qui suivent mais elle peut attendre six mois avant d’être payée. C’est au niveau du paiement qu’on accuse du retard, la commande payée le 28 juin dernier, date du mois de février», précise-t-il.
Le chef du service se désengage de toute responsabilité relative à la commande estimant que la gestion du stock est confiée à une responsable. «On ne fonctionne plus comme avant, une personne est chargée du stock et de sa gestion, le chariot d’urgence et d’autres charges, moi je l’aide, et sachant que le labo est géré par un comité qualité, c’est ce dernier qui gérait le stock avant, des fois nous avions des retards mais pas de cette allure. Dorénavant, une personne est nommée et nous l’avons insérée dans le comité qualité, c’est elle qui sait ce qui est utilisé et quand le stock est épuisé, elle fait les commandes et vient me faire signer», raconte Dr Halifa.
Critique de la gestion
Il soulignera que «depuis 2010, le service de laboratoire avait une semi autonomie et savait ce qui se passait, s’il y a une rupture de stock, mais concernant la situation actuelle, nous ne connaissons même pas les dépenses effectuées». Le chef du service de laboratoire critique la gestion actuelle de son service et pointe du doigt le manque d’une certaine autonomie pour le laboratoire. Pour sa part, la chargée de la gestion du stock au niveau du laboratoire, Fatoumia Hassan, indique que sa fonction est de faire les commandes et la réceptionner, mais le reste ne relève pas de ses compétences.
Au niveau de la direction, on affirme que, le 28 juin dernier, l’hôpital a déboursé plus de neuf millions, soit 60% de la somme totale, pour l’achat des réactifs. Les 40% seront payés une fois la commande arrivée. Le contrôleur financier du Chn El-Maarouf et comptable par intérim, Ali Adam, soutient que l’Etat subventionne l’hôpital chaque mois à hauteur de 15 millions, dont 5 pour El-Maarouf et 10 pour le service de dialyse. «Mais il y a plusieurs charges pour l’hôpital, on ne peut pas tout faire au même moment, nous avons payé 9 millions pour les réactifs de bactériologies et les machines des hormones, nous sommes en train de voir ce qu’on peut faire pour ceux de la biochimie».
Le contrôleur financier, lui, renvoie la balle au fournisseur, estimant que les pro-formats viennent en retard, c’est ce qui fait que le paiement intervient aussi tardivement.
De son côté, le chef du service de laboratoire laisse entendre que la commande déjà effectuée peut faire un mois avant d’arriver à destination. C’est Biotop, le fournisseur qui livre les réactifs en sérologie et bactériologie. Donc même si les machines sont remplacées et les commandes payées, le service peut attendre un mois encore avant de commencer à fonctionner.
