La direction générale de l’hôpital EL-Maarouf, à travers le chef du service de néonatologie, a tenu une conférence de presse mardi dernier dans la matinée, l’idée étant selon les conférenciers de « situer les responsabilités des uns et des autres sur la polémique qui vise l’hôpital ces derniers temps ». En effet, le service de néonatologie serait au cœur des critiques, accusé d’avoir négligé la prise en charge d’un nouveau-né venu au monde sans sternum, il y a quelques mois.
Le chef dudit service, Dr Mohamed Bounou, s’est exprimé devant les médias. Selon lui, dès l’admission du nourrisson dans son service, toutes les procédures de prise en charge ont été engagées pour sa survie. «Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes. Nous avons établi un certificat pour faciliter son évacuation à Maurice où nous avons un partenariat. Ensuite, nous avons informé les parents tout en leur donnant des conseils et des directives sur les meilleurs hôpitaux capables de le soigner. Tout au long de son hospitalisation, l’enfant a été sous oxygène. Maurice a répondu favorablement le 18 mai pour son transfert mais il se trouvait déjà en soins à Nairobi », devait-il expliquer.
«De nombreuses incompréhensions»
Il a affirmé s’être engagé, même s’il était en congé, auprès de l’agence Kenya Airways, car l’enfant devait voyager avec un appareil d’oxygénothérapie. Selon lui, l’hôpital avait mobilisé tous les moyens nécessaires, y compris une ambulance et de l’oxygène.Durant le vol, toutes les dispositions avaient également été prises pour garantir son évacuation en toute sécurité. « Je les ai accompagnés jusqu’aux urgences de l’hôpital Agha Khan pour m’assurer qu’il ne courait aucun risque », a-t-il affirmé. Il a précisé qu’à aucun moment ils n’avaient été en contact avec des médecins de l’hôpital Agha Khan, contrairement à ce que prétend actuellement sa famille.
« Ses proches nous ont seulement informés qu’ils avaient été en contact avec des bienfaiteurs qui leur avaient promis de prendre en charge tous les frais et qu’ils devaient simplement s’y rendre. Tout cela s’est fait à notre insu après que ces derniers se sont introduits dans le service pour prendre des photos de l’enfant et les publier sur les réseaux sociaux. J’ai regretté que rien de ce que j’avais entendu ne se soit avéré une fois sur place », a-t-il soutenu.« Il y a eu de nombreuses incompréhensions concernant la prise en charge là-bas. Nous sommes arrivés à 18 heures, et il nous a été demandé de verser une caution de 4 000 euros à minuit. J’ai dû m’engager, même si ma mission était terminée, afin d’accompagner la famille jusqu’à mon retour à Moroni », a-t-il dit.
Dr Mohamed Bounou a aussi expliqué qu’à Moroni, la responsable des affaires internationales de l’hôpital leur avait indiqué qu’Agha Khan ne serait pas en mesure de réaliser la chirurgie nécessaire pour l’enfant et qu’il faudrait les diriger vers l’Égypte ou l’Angleterre, ce qui nécessiterait une somme considérable de 50 000 dollars. «J’ai immédiatement entamé des négociations avec eux jusqu’à ce qu’ils acceptent de prendre en charge l’intervention chirurgicale. En parallèle, l’île Maurice nous a accordé favorablement l’évacuation sanitaire. Après avoir validé les documents nécessaires, j’ai appris que ses parents étaient rentrés chez eux en laissant l’enfant à l’hôpital sans en avertir personne », a-t-il conclu.