La mission chirurgicale ophtalmologiste qui a démarré le 22 octobre au Chn El-maarouf a pris fin le jeudi 27 octobre comme prévu. Interrogé sur les travaux réalisés, le coordinateur nation du programme national de lutte contre la cécité (Pnlc) a tout d’abord rappelé que ces travaux entrent dans le cadre du plan opérationnel 2022-2023 du Pnlc. «Je tiens également à rappeler que ces activités étaient réalisées en deux volets, à savoir un volet curatif à travers les interventions chirurgicales et un volet préventif avec le dépistage scolaire», a indiqué Dr Chanfi Mohamed avant de poursuivre que lors des activités chirurgicales, les membres de l’équipe s’intéressaient beaucoup plus aux personnes présentant des cataractes cécitantes.
«Avant d’opérer ces gens-là, nos structures ophtalmologiques existantes dans le pays ont mené des actions de dépistage pout identifier les patients susceptibles d’être opéré durant toute cette période, pour enfin éliminer les patients qui présentent des pathologies associées, lesquels, après avoir été opérés, n’auront pas de bons résultats», a-t-il fait savoir, se félicitant d’avoir un personnel local capable de faire ce genre de travail et de faciliter les interventions en amont aux confrères dans le but d’obtenir de bons résultats.
Fin des campagnes de masse pour le Pnlc ?
Dr Chanfi Mohamed a, en outre, saisi l’occasion pour expliquer la différence entre ce genre de travail et les autres activités relatives aux campagnes de masse. «D’ailleurs, j’annonce à cette occasion que nous avons banni les campagnes de masse car nous voulons traiter des personnes avec les techniques de haut niveau pour obtenir de bonne résultats», a tenu à préciser le coordinateur du Pnlc. Concernant le nombre d’interventions chirurgicales réalisées, il fera savoir que contrairement aux 70 prévues, la mission a réalisé avec les confrères locaux 50 opérations seulement. «Durant la période fixée, les 50 personnes ont pu obtenir les soins adaptés avec les techniques de pointe actuelles utilisées à l’extérieur», a-t-il mentionné, expliquant que le nombre prévu n’est pas atteint car certains patients présentaient des pathologies associées et ils étaient récusés pour éviter des complications post-opératoires.
Pour ce qui est du suivi, des consultations post-opératoires ont été effectuées et aucun problème particulier n’a été soulevé, à en croire notre interlocuteur qui souligne que l’évolution de cette chirurgie dépend des patients et non des chirurgiens, car, selon lui, le patient est appelé à respecter les consignes données, sinon le travail fait n’enregistrera pas les résultats escomptés. «Ainsi, la responsabilité incombe aux patients», a-t-il insisté, répétant qu’il n’y aura pas de caravanes avec le Pnlc car il n’y a pas de bons résultats avec cette méthode or l’essentiel ce sont les résultats et non le nombre de consultations.
Au sujet du volet prévention, l’opération a eu lieu dans trois établissements scolaires, à savoir l’école primaire publique Fundi Saïd Mnemoi, communément appelé Moroni Application, le groupe scolaire Fundi Abdoulhamid (Gsfa) et l’école privée Les Pouffins. «Nous avons pu dépister environ 500 élèves dans ces trois écoles. Nous avons constaté que certains élèves présentent des soucis visuels, d’où l’intérêt de dépister dans les écoles primaires afin de détecter très tôt les enfants ayant des problèmes de vision», a détaillé le coordinateur, espérant qu’à la longue, ce genre d’opération soit planifiée dans toutes les écoles primaires. Répondant à la question de certains parents qui déplorent le choix des établissements le Gsfa ou l’école française où les parents pourraient en majorité payer ces consultations, Dr Chanfi Mohamed s’est défendu en montrant qu’il s’agit d’un projet dont l’objet est couvrir l’ensemble du territoire, mais, selon lui, pour l’initiation il a fallu des écoles pilotes.
La généralisation du programme dans toutes les écoles
«Nous n’avons pas privilégié certaines écoles au détriment d’autres, non, loin de là. Ce n’est que le début du projet. Maintenant, c’est avec l’Etat, par rapport aux résultats obtenus, avec les ministères de la Santé et de l’Education nationale, de nous retrouver pour voir comment poursuivre ce volet santé oculaire dans les écoles, puisqu’il faut des ressources humaines, des financements et des moyens matériels. Il faut doter le programme des conditions de travail», a-t-il insisté, citant, par exemple, le suivi des enfants qui nécessite un local pour mettre en place l’atelier de fabrication de lunettes pour enfant à prix abordable et la prise en charge du personnel qui va travailler dans ce cadre, sachant que le personnel formé et le matériel existent.