logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Projet CoReg I Renforcement du partenariat franco-comorien pour un système de santé résilient

Projet CoReg I Renforcement du partenariat franco-comorien pour un système de santé résilient

Santé | -   Mairat Ibrahim Msaidie

image article une
La France et les Comores ont dressé le bilan du projet CoReg. Elles ont noté de nouvelles avancées en formation médicale et coopération régionale, et réaffirmé leur engagement face aux défis persistants du système de santé comorien.

 


Le cinquième comité de pilotage du projet de Coopération régionale en santé (Coreg) s’est tenu le mardi 25 novembre dernier à l’hôtel Itsandra beach. Il a réuni les autorités comoriennes, les partenaires techniques et financiers ainsi que les institutions régionales impliquées. Financée par l’Agence française de développement (Afd) et mis en œuvre par Expertise France, ce projet de 6 millions d’euros vise à renforcer durablement les capacités du système de santé comorien. Co-présidée par le ministre comorien de la Santé, Ahmadi Sidi Nahouda, et le conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France, Samuel Pasquier, cette session a marqué un nouveau tournant pour la coopération sanitaire entre les deux pays.


Le conseiller de coopération, représentant l’ambassadeur de France, a rappelé que le CoReg s’inscrit pleinement dans la Stratégie française en santé mondiale 2023-2027, axée sur la résilience des systèmes de santé, la lutte contre les maladies et la préparation aux crises sanitaires. Initialement pensée à l’échelle sous-régionale, la coopération s’est élargie au Sénégal et à la Côte d’Ivoire, permettant d’offrir aux Comores un réseau de partenaires académiques et hospitaliers de premier rang.
Le projet CoReg place la formation des professionnels au cœur de son action.

Parmi les réalisations phares : 10 médecins comoriens poursuivent leur spécialisation à Dakar et entameront bientôt leur troisième année avant de renforcer l’expertise nationale à leur retour ; des professionnels de santé formés à la pose et à l’entretien des fistules artério-veineuses, une première dans le pays ; la mise en œuvre de stages spécialisés pour la prise en charge des pieds diabétiques ; le développement de compétences pour la création du premier centre national de grands brûlés ; près de 580 agents de santé formés dans des domaines clés comme la médecine d’urgence, la santé mentale, la diabétologie ou encore l’hygiène hospitalière.


La France a salué le caractère exemplaire de cette coopération qui associe l’Agence régionale de santé de Mayotte, le Centre hospitalier universitaire de La Réunion, le Centre hospitalier de Mamudzu, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et le Samu d’Abidjan. Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Santé a insisté sur «l’importance stratégique de ce projet pour la mise en œuvre du Plan Comores émergent ». Selon lui, les résultats déjà obtenus montrent clairement que la coopération « porte ses fruits». Il a souligné les transformations en cours dans plusieurs secteurs, notamment la santé mentale – longtemps marginalisée – qui bénéficie désormais de formations diplômantes, de stages pratiques et d’un réseau national en structuration.

Il a également mis en avant les progrès réalisés dans la lutte contre le diabète, grâce à la montée en compétences des équipes et à une prise en charge améliorée du pied diabétique, ainsi que l’évolution de la formation des spécialistes, qu’il qualifie de «tournant stratégique» pour combler un déficit ancien dans des disciplines clés comme la chirurgie, la gynécologie-obstétrique, la néphrologie ou l’anesthésie-réanimation.


Le ministre a toutefois rappelé que des défis majeurs persistent, qu’il s’agisse du manque de spécialistes, de l’insuffisance des équipements techniques, de la fragilité des infrastructures, des contraintes logistiques entre les îles, de la maintenance du matériel ou encore de la prise en charge des brûlés graves. Pour y faire face, il a appelé à poursuivre la formation continue, à renforcer le mentorat, à optimiser les compétences nationales, à investir dans des équipements essentiels et à structurer davantage les services spécialisés.


Les deux parties ont réaffirmé leur volonté commune de bâtir un système de santé plus résilient, plus équitable et accessible à tous. Le ministre a exprimé sa gratitude envers l’ambassade de France, l’Afd, Expertise France et l’ensemble des institutions partenaires. En clôture, il a rappelé que la santé constitue «un droit fondamental et un pilier du développement national », et a invité les acteurs à poursuivre cette dynamique de coopération exemplaire.

Commentaires