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Prolongement du projet Compass I Dr Ahmed Abdallah : «Le défi majeur reste la pérennisation des acquis»

Prolongement du projet Compass I Dr Ahmed Abdallah : «Le défi majeur reste la pérennisation des acquis»

Santé | -   Adabi Soilihi Natidja

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Initialement prévu pour s’achever en septembre 2025, le projet Compass (Approche globale de renforcement du système de santé), financé par la Banque mondiale, sera prolongé jusqu’en juin 2026. Son coordinateur national, Dr Ahmed Abdallah, revient sur les principales réalisations, les défis rencontrés et les perspectives de pérennisation de cette initiative.

 

Qu’est-ce que le projet Compass et quels sont ses principaux objectifs ?


Financé par la Banque mondiale à hauteur de 35 millions de dollars américains et mis en œuvre par le ministère de la Santé, le projet Compass est une initiative du gouvernement comorien visant à améliorer l’accès et la qualité des soins de santé primaire, tout en renforçant les capacités institutionnelles du système de santé et sa résilience face aux urgences sanitaires et aux épidémies.

Lancé en avril 2020 pour une durée initiale de cinq ans, jusqu’au 30 septembre 2025, le projet a obtenu une extension de neuf mois, fixant la nouvelle date de clôture au 30 juin 2026. Il couvre l’ensemble du territoire national à travers les 17 districts sanitaires et bénéficie à 173 villages, avec une attention particulière portée aux enfants de moins de cinq ans, aux femmes enceintes ou allaitantes, aux personnes atteintes de maladies non transmissibles, ainsi qu’au personnel de santé œuvrant dans les structures de base.

Pourquoi une extension du projet jusqu’en 2026 ?


Cette prolongation, décidée à la suite d’une mission de supervision de la Banque mondiale, vise à consolider les acquis et à poursuivre les chantiers en cours, notamment dans les domaines de l’accréditation, du financement basé sur la performance (Fbp) et de la prise en charge des boursiers et contractuels des structures sanitaires. L’objectif est d’assurer la pérennité des réformes engagées.

En cinq ans de mise en œuvre, quel bilan concret dressez-vous ?


En cinq ans, Compass a enregistré des résultats significatifs. Il intervient aujourd’hui dans les 17 districts sanitaires du pays et a permis la réhabilitation d’une quarantaine de structures de santé, désormais mieux équipées pour répondre aux besoins des populations. Pour améliorer la mobilité et la supervision des postes de santé, 21 véhicules et 11 ambulances médicalisées ont été livrées. Le projet a également contribué au renforcement du réseau communautaire avec plus de 900 agents de santé communautaires et mères/pères leaders, formés et motivés pour renforcer la prestation de soins de proximité et la sensibilisation en santé maternelle et infantile. Compass finance également le programme de Financement basé sur la performance (Fbp), qui appuie actuellement 84 structures de santé primaire.

Ce dispositif a permis de réduire les barrières financières et d’accroître la fréquentation des centres de santé, tout en améliorant la qualité des services offerts. Aujourd’hui, 173 sites communautaires fonctionnels facilitent un accès équitable aux soins. Le projet a aussi investi dans la formation : sur 38 boursiers, 20 ont déjà terminé leur spécialisation et sont de retour au pays dans divers domaines de la santé publique, du management et de la logistique sanitaire. Enfin, Compass a joué un rôle clé dans la riposte nationale contre la Covid-19 en fournissant des équipements médicaux essentiels, en formant le personnel et en renforçant la surveillance épidémiologique.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?


La mise en œuvre du projet a coïncidé avec la pandémie de Covid-19, ce qui a perturbé le calendrier initial et retardé certaines activités, notamment les formations et le départ des boursiers. Cependant, la composante d’urgence a été rapidement activée, permettant de soutenir la riposte nationale et de maintenir la continuité des services de santé.

Quelles mesures sont envisagées pour assurer la durabilité des acquis, notamment du Fbp ?


Une cellule technique dédiée à la pérennisation du Financement basé sur la performance a été mise en place au sein du ministère de la Santé. Son rôle est d’intégrer le mécanisme du Fbp dans la structure institutionnelle du ministère, en lien avec la future Assurance maladie généralisée, afin de garantir la continuité du financement et l’amélioration durable des performances des structures sanitaires.


Quels sont les défis à relever ?
Les défis restent nombreux. Les plus importants concernent la maintenance durable des équipements, la poursuite des investissements dans les ressources humaines et la pérennisation des acquis du projet, notamment dans le Fbp et la santé communautaire. Des dispositions sont en cours pour renforcer la maintenance technique et assurer la continuité des interventions au-delà de Compass.

 

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