La protection des personnels sanitaires des centres hospitaliers d’El-maarouf et de Samba Nkuni est au cœur d’un débat controversé. Certains estiment, le plus souvent sans preuves, que les personnels de santé déployés au centre de Samba Nkuni et ceux qui ont la garde à El-Maarouf ne disposent pas des équipements nécessaires pour prendre en charge les malades.
Une information que ne partagent pas les autorités. Le directeur de cabinet du ministre de la Santé a tenu à démentir les dires selon lesquelles "les agents de santé de l’hôpital El-maarouf et de Samba n’ont pas des équipements de protection". Djaffar Abdourahamane a affirmé dans un entretien téléphonique accordé ce samedi 9 mai à Al-watwan que le gouvernement a remis les équipements nécessaires aux deux centres de soins pour assurer la protection des agents contre le Covid-19. "Les agents de santé des centres de Samba et d’El-maarouf ont le matériel nécessaire de protection", a-t-il précisé avant d’ajouter que "les agents qui sont à Samba sont ceux qui sont les mieux équipés. Toutes les dispositions sont prises pour mieux les protéger".
Djaffar Abdourahamane estime plutôt "une peur" qui laisse la place à "une révolte injustifiée", reprise pour faire croire que l’Etat ne mobilise pas les moyens pour son personnel. "Comment peut-on envoyer un agent de santé au front sans des équipements de protection, ce n’est pas imaginable", a-t-il indiqué, dénonçant des medias qui cultivent la désinformation dans le seul but d’entretenir la panique.
"Il y a des médecins qui ont peur d’affronter la réalité et qui prétendent qu’ils n’ont pas d’équipements nécessaires pour se protéger", dit-il, précisant "qu’il y a lieu de prendre en compte cette peur et voir comment la contenir en sensibilisant les agents". Il a fait, par ailleurs, savoir que les équipes du centre de prise en charge sont logées et nourris à la Grillade. "Nous répondons aux doléances de ceux qui sont à Samba pour qu’ils disposent de meilleures conditions de travail et de sécurité nécessaires", a-t-il rassuré.
"Matériels insuffisants"
Interrogé toujours sur ce sujet, le directeur général de l’hôpital El-maarouf confirme avoir reçu des équipements de protection contre le coronavirus mais ceux-ci sont insuffisants. "Nous avons reçu des équipements, à savoir des masques chirurgicaux, des masques de haute protection, de lunettes, des combinaisons, des blouses, entre autres", a indiqué Nicolas Moussa M’madi, rassurant aussi que des moyens d’hygiène et de prévention ont été mis à la disposition d’El-maarouf comme et du centre de Samba. "Nous avons un stock de masques chirurgicaux qui nous permettront d’assurer jusqu’ à deux semaines en attendant les commandes des masques du gouvernement", devait-il mentionner.
Le patron de l’hôpital de référence reconnait, par ailleurs, que les équipements ne peuvent pas être remis à tout le monde mais au "seul personnel exposé devant des cas suspects ou confirmés de Covid-19, le centre dispose de masques de haute protection, de combinaisons, de gants pour se protéger". Le directeur du Chn El-maarouf a montré que le personnel du centre de Samba dispose des équipements nécessaire pour les agents déployés sur place. "Ce qui est important, c’est de respecter les mesures barrières", a-t-il insisté avant de montrer que son personnel a besoin d’être sensibilisé pour affronter la peur liée à la pandémie. Nicolas Moussa M’madi a saisi cette occasion pour appeler la population à s’unir ensemble pour affronter cet ennemi invisible. "C’est en unissant nos forces que nous vaincrons", a-t-il déclaré.
Chamsoudine Saïd Mhadji