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Protection sociale aux Comores / La stratégie de mobilisation des ressources validée à Moroni

Protection sociale aux Comores / La stratégie de mobilisation des ressources validée à Moroni

Santé | -

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Des techniciens du ministère de la Santé, du commissariat au Genre et de l’Unicef ont examiné et adopté «les plans de Plaidoyer» pour la mobilisation des fonds au cours d’un atelier de deux jours organisé au restaurant le Kalyptus en présence de la ministre de la Santé et de la représentante par intérim de l’Unicef-Comores.

 

La stratégie de mobilisation des ressources en vue du financement d’une politique de protection sociale aux Comores a été validée samedi 18 août à Moroni, à l’issue de deux jours de travaux d’échanges entre des techniciens du ministère de la Santé, du commissariat en charge du Genre et de la Solidarité et des équipes de l’Unicef.
Les Comores ont pris l’initiative, depuis 2015, de mettre en place une politique de protection sociale. Le but est d’aider les ménages les plus pauvres à bénéficier d’une couverture sanitaire minimale faute de moyens pour se prendre en charge en cas de maladie. Cette vision déclinée en différents volets vise à soutenir, entre autres, les enfants victimes d’handicaps, incapables de se faire payer des soins, les enfants des milieux pauvres, les adultes sans ressources, et, sur long terme, tous les Comoriens…


Les autorités comoriennes ont pris l’initiative, en 2017, d’aboutir, à terme, à une couverture santé universelle (Csu) généralisée. Sauf qu’il manque de ressources pérennes pour financer cette politique de protection sociale aux Comores. D’où ces plans de plaidoyer sur la communication pour sensibiliser les bailleurs potentiels. Des lois-cadres relatives à cette politique ont été élaborées. De nombreuses études en la matière ont été menées et bouclées avec l’appui et l’expertise des partenaires impliqués. Les plans de «mobilisation des ressources et de communication et suivi-évaluation» ont été soumis vendredi et samedi pour examen et validation.  


«Ces documents permettront à notre pays (…) de conduire les stratégies de mobilisation des ressources, de communication, suivi-évaluation permettant de couvrir l’ensemble des différentes couches sociales et à la mise en œuvre des programmes pour ainsi lutter, efficacement, contre la pauvreté et la vulnérabilité de nos populations», a ainsi souligné la ministre de la Santé, Docteur Rashid Mohamed Mbaraka Fatma en ouvrant cet atelier. «Le financement des programmes de protection sociale viable demeure encore préoccupant», a-t-elle reconnu, justifiant ainsi «l’urgence» de secourir les populations pauvres «dont la proportion atteint 34,5%». Malgré l’absence de chiffres suffisamment fiables, moins de 20% de la population comorienne dispose d’une couverture sanitaire minimale garantie. Seuls les employés de certaines entreprises et sociétés d’Etat et d’autres agents travaillant dans le secteur privé affiliés à des structures mutualistes bénéficient d’une couverture santé. De nombreux Comoriens se débrouillent pour se faire soigner en l’absence d’un cadre en la matière, comme l’ont souligné les rédacteurs des récentes mémoires budgétaires sur l’Education et la Santé.  Une situation qui renforce les inégalités d’accès à des soins minimaux pour les couches vulnérables.


La représentante par intérim de l’Unicef, l’a souligné au cours de l’atelier : «Il est démontré que les enfants vivant dans la pauvreté font face à des problèmes de nutrition et d’accès limité aux soins de santé, à l’éducation et la protection. Tant de privations qui les empêchent de jouir de leurs droits de base», a-t-elle souligné, avant de préciser : «42.4% des enfants comoriens de moins de 5 ans sont privés d’un logement adéquat, 63.4% manquent d’installations sanitaires de qualité, 33.9% sont touchés par la malnutrition», ajoutant que «près de 46,78% d’enfants de moins de 5 ans cumulent des privations sur les trois dimensions susmentionnées.


Si les techniciens sont sur la même ligne au sujet de «la nécessaire» mise en place d’une Couverture sanitaire universelle (Csu), il est difficile de connaître, pour l’instant, le coût prévisionnel par personne ou par ménage et les mécanismes de mise à contribution des personnes ciblées, mais aussi les partenaires prêts à supporter les charges afférentes à cette couverture généralisée.  «Je vous sollicite tous, tant nationaux qu’internationaux, de veiller ensemble pour faire face aux défis qui sont les nôtres pour la mise en route d’un développement et d’une protection sociale inclusive, qui répondrait à la vision des Comores émergentes à l’horizon 2030», a encore plaidé la ministre de la Santé. Dans son programme de coopération avec les Comores pour la période 2015-2019, l’Unicef dispose «d’un volet dédié à l’inclusion sociale» et compte créer les synergies nécessaires pour sa concrétisation en collaboration avec les autres agences du Système des Nations-unies et d’autres partenaires au développement.



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