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Prévention contre la peste : Les mesures se font attendre

Prévention contre la peste : Les mesures se font attendre

Santé | -   Abouhariat Said Abdallah

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Le service de contrôle sanitaire de l’Aéroport international Moroni prince Said Ibrahim aurait d’ores et déjà commencé à contrôler depuis samedi dernier, tous les passagers en provenance de Madagascar, affirme le Dr Arifachad Salim chef de l’équipe de santé aux frontières.

 

Selon lui, le service sanitaire de l’aéroport composé habituellement de 3 personnes, serait renforcé par trois autres en cette période.

“Nous prenons la température des passagers en provenance de Madagascar, pour cela nous utilisons un thermo scan. Pour l’instant, nous n’avons répertorié aucun cas suspect pour les vols d’air Madagascar ayant eu lieu samedi et dimanche. Si jamais cela arrivait, nous le tiendrons éloigné du reste des passagers”, avance Arifachad Salim.

Selon lui, un matériel désinfectant est déjà sur place en plus des masques et des gants. “Le personnel sanitaire, les agents qui manipulent les colis et ceux chargés de l’assistance au sol sont tenus de se protéger” dit-il.

Notons que lors de notre passage à l’aéroport, aux alentours de 11h hier lundi, nous n’avons trouvé ni dispositif mis en place ni agent de santé. Le personnel de santé devait arriver à 14h30 pour attendre le vol d’air Madagascar qui était attendu hier à 16h.

 


Lire aussi : La lutte contre la peste : Réunion d’urgence des acteurs concernés à Moroni


 

 

Al-watwan a tenté d’interroger le personnel de la douane qui nous a renvoyé au coordinateur national de la sûreté et la sécurité aéroportuaire, Abdallah Mohamed. Selon ce dernier, le personnel de santé de l’Aimpsi a été renforcé et un matériel qui sert à détecter les cas suspect serait également sur place.

“Nous avons reçu des désinfectants et pour le moment tous les colis en provenance de Madagascar sont automatiquement désinfectés. Pour ce qui est de l’aéronef, lui aussi devra obligatoirement subir une désinfection depuis Madagascar, le commandant de bord nous présentera un certificat attestant que l’appareil répond aux nouvelles normes en vigueur en précisant le nom du produit qui a été utilisé pour ce faire”.

Il ajoutera qu’une fois sur place, “les passagers ne pourront quitter l’avion qu’une fois le certificat présenté. Les bagages eux seront mis en quarantaine durant une vingtaine de minutes le temps qu’ils soient assainis”.

Ces propos viennent contredire ceux tenus par le chef d’équipe de la santé aux frontières. En effet, celui-ci affirmait plus haut que chaque passager allait être automatiquement contrôlé.

Pour ce qui est des tests rapides qui devaient arriver dimanche dernier, le chargé de communication du ministère de la Santé Ben Charafaine, a confirmé leur réception. Ce matériel est composé de trente testeurs (bandelettes détection antigènes F1 de Y.pestis) envoyé par le réseau de surveillance épidémiologique et de gestion des alertes de la Coi via Dhl. 

 


 

Zoom 

La peste est entrée à Madagascar en 1898, à partir du port de Toamasina, suite à l’escale d’un bateau venant d’Inde. En 1921, elle arrive à Antananarivo et s’étend sur les Hautes Terres Centrales en y provoquant des épidémies sans précédent pendant près de 20 ans.

Jusqu’au début des années 1980, elle a persisté à bas bruit surtout en milieu rural, avant de connaître une reviviscence au point de constituer un problème de santé publique de nos jours. La peste urbaine existe surtout dans la ville d’Antananarivo (réémergence en 1978 après 28 ans de silence apparent) et dans le port de Mahajanga (réémergence en 1991 après 63 ans de silence apparent).

La redynamisation du programme national de lutte contre la peste, à partir de 1994, a permis une meilleure surveillance de la maladie. Cette analyse a pour objectif une actualisation des données épidémiologiques de la peste humaine à Madagascar, à partir des cas déclarés (16 928 cas suspects dont 3 500 confirmés ou probables) obtenus au Laboratoire Central à l’Institut Pasteur de Madagascar de 1980 à 2001.

La saison pesteuse sur les hautes terres se situe d’octobre à mars et celle de la ville de Mahajanga de juillet à novembre. Le sex-ratio homme/femme est de 1,3/1, la tranche d’âge la plus touchée est celle des sujets âgés de 5 à 25 ans. Le taux de létalité de 40% au début des années 1980 a diminué à 20% vers la fin des années 1990, le pourcentage de formes pulmonaires est passé de 15% à moins de 5%, indiquant une amélioration de la prise en charge des cas.

Par contre, on a assisté à une extension géographique de l’endémie pesteuse dans le pays : 4 districts confirmés en 1980, un pic de 30 districts en 1999 et 21 districts en 2001. En 2002, la diffusion d’un nouveau test de diagnostic rapide de la peste (bandelettes), dans les centres de santé de base des 42 districts endémiques, devrait contribuer à diminuer la morbidité et la létalité due, à la peste, et améliorer sa surveillance au niveau national.


 

 

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