Les agents de la direction régionale de la santé, avec l’appui de la clinique mobile, ont effectué lundi une descente dans les établissements scolaires privés de Fomboni dans le cadre de la prévention des infections sexuellement transmissibles (Ist) à Mwali. L’objectif a été de sensibiliser les jeunes adolescents aux dangers des celles-ci et du tabac. Les infections sexuellement transmissibles sont causées par des bactéries, des virus ou des parasites, transmises principalement par voie sexuelle. Parmi elles figurent la syphilis, l’hépatite B, la gonococcie et le Vih/Sida. Ces maladies sont en pleine expansion dans le pays, et la petite île de Mwali ne fait pas exception.
Un risque souvent méconnu
«Nous avons jugé nécessaire de sillonner les écoles privées, car nous avons remarqué un changement radical dans les comportements des jeunes adolescents. Certains fument excessivement du tabac, tandis que d’autres se taquinent entre eux et finissent par commettre des actes pouvant mettre leur santé en danger », a prévenu le docteur Sitty Fatima Mohamed Dakoine, médecin référent Vih/Sida et hépatites virales à Mwali. Elle a précisé que cette campagne de sensibilisation se poursuivra dans les écoles publiques avant d’exposer aux élèves les modes de transmission et les symptômes de ces maladies.
«L’hépatite B se transmet principalement de la mère à l’enfant lors de l’accouchement. Elle peut aussi être contractée par la réutilisation d’aiguilles, l’usage d’objets tranchants, les tatouages ou l’exposition à du sang et à des liquides biologiques infectés, tels que la salive, les écoulements menstruels, les sécrétions vaginales ou le liquide séminal. La transmission sexuelle est particulièrement fréquente chez les personnes non vaccinées ayant plusieurs partenaires», a-t-elle expliqué.
Les symptômes de l’hépatite B incluent un jaunissement de la peau et des yeux, une urine foncée, une fatigue extrême, des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. «J’invite donc la population à se faire dépister afin que chacun puisse connaître son statut sérologique et s’orienter soit vers la prévention, soit vers un traitement», a-t-elle conseillé.
Une menace sous-estimée
Une campagne de sensibilisation menée en 2019 par l’Ocopharma (Office comorien des produits pharmaceutiques) avait révélé un taux de prévalence de l’hépatite B de 11 % à Mwali, contre 6 % à Ngazidja. Selon le docteur Sitty Fatima Mohamed Dakoine, «de nouvelles données existent, mais Mwali reste l’île la plus touchée».
Bien que le Vih/Sida soit présent aux Comores, il reste un sujet rarement abordé dans la société, alors qu’il nécessite une surveillance accrue, en particulier chez les jeunes.
À ce jour, 152 personnes bénéficient d’un suivi médical et d’un traitement antirétroviral : 114 à Ngazidja, 30 à Ndzuani et 8 à Mwali. «Beaucoup de citoyens prennent à la légère l’existence du Sida aux Comores, alors que la maladie est bien là et continue de faire des ravages», a alerté le docteur Dakoine.
Abdillahi Housni