Se procurer certains médicaments de bases devient, ces dernières semaines, un véritable défi pour de nombreux patients. Doliprane, Dafalgan, Fervex, Panadol et autres médicaments prescrits pour le traitement de la fièvre, maux de tête, le rhume se font rares. Une brusque pénurie qui a pris de court les citoyens.Al-watwan est allé à la rencontre des autorités concernées pour s’enquérir de la situation. Joint hier en début de journée, un membre de l’Ordre des pharmaciens a fait savoir que cela est dû à une note qui leur a été communiquée au mois de juillet dernier. «Quand on a passé notre commande au mois de juillet, on a été notifié d’une interdiction d’exportation de la France de tout médicament contenant du Paracétamol et servant dans le traitement de la Covid-19, où nous importons nos produits», a-t-il expliqué.
Le retard de livraison aggrave la situation
Des explications confirmées également par le directeur de l’Ocopharma Dr Nakib Ali M’Baraka qui a ajouté que «depuis la Covid-19, les Européens ont commencé à être un peu fermes en matière de fourniture de certains médicaments. La situation s’aggrave actuellement avec la crise en Ukraine». La directrice chargée de la logistique à l’Ocopharma, Dr Moinhafatima M’madi Boina, a, de son côté, évoqué le retard de livraison, comme étant la cause de la rareté de certains produits pharmaceutiques de base.
«On a commandé du Perfalgan, et cela fait déjà six mois qu’on attend qu’il nous soit livré par bateau. Tenant compte de l’urgence puisqu’on a été en rupture de stock, on a passé deux autres commandes qui nous ont été livrées par avion. C’est coûteux mais ça va vite», a-t-elle souligné avant de poursuivre : «avant qu’on ne nous notifie l’interdiction d’importer certains médicaments de la France où on commande le Panadol, on avait fait une commande de 10.000 flacons de Panadol sirop, qu’on avait déjà payés à 100%. On a réceptionné les lots complets des autres médicaments sauf le Panadol», fait-elle savoir.
La directrice en charge de la logistique à l’Ocopharma Dr Moinafatima M’madi Boina n’a pas manqué de mettre l’accent sur les médicaments comme le Spasfon, le Phénobarbital. Selon elle, «cela fait déjà un an qu’il n’y a pas de production de Spasfon, causée par le manque de la matière première. Ce qui est également le cas du Phénobarbital. À cause du manque des matières premières, cela fait déjà près de six mois depuis qu’on n’en a pas. Nos fournisseurs n’en ont pas également».
La directrice dit avoir compris, par-là, que sur le plan international, une forte pénurie de certaines matières premières se fait fortement ressentir. Du côté de l’Agence nationale des médicaments et des évacuations sanitaires (Anamev), Dr Assoumani Mahamoud a dit qu’ils se chargent seulement de commander du Paracétamol, et «nos stocks sont loin de s’épuiser. À noter que l’Ocopharma se charge de commander les médicaments génériques et les vendent à des prix acceptables, afin que tous les citoyens puissent s’en procurer en cas de besoin. Les pharmacies privées vendent quant à elles les spécificités».