La quatrième journée médicale du Centre hospitalier national El-Maarouf s’est tenue le samedi 8 février à l’hôtel Le Retaj, sous le thème « Pathologies oncologiques et urgences ». Cet événement a rassemblé plusieurs personnalités, notamment la première dame, représentante du président de l’Union des Comores, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en Union des Comores, le directeur de l’École de médecine et de santé publique (Emsp), le secrétaire général du ministère de la Santé, des directeurs généraux, des représentants d’organismes accrédités aux Comores, ainsi que des médecins, des militants de la société civile et des étudiants en médecine.
Dans son discours, le directeur général du Chn El-Maarouf, Assoumani Abdou, a souligné l’importance de cette journée à travers plusieurs axes : le renforcement des connaissances par le partage d’expertise entre professionnels de santé, l’exploration de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques pour la prise en charge des cancers et des urgences médicales, ainsi que la promotion de la collaboration interdisciplinaire pour améliorer le traitement des patients.
Il a également reconnu les nombreux défis à relever, notamment : le renforcement des infrastructures hospitalières, l’amélioration de la formation initiale et continue du personnel médical, la modernisation des équipements et l’accès aux soins pour tous.
Un diagnostic de qualité
Bien qu’une association de lutte contre le cancer ait été créée, sa pérennité reste menacée par diverses difficultés. C’est pourquoi plusieurs intervenants ont évoqué la question de la ligne budgétaire prévue pour les évacuations sanitaires. Malheureusement, ces fonds dédiés à la santé ne sont pas toujours utilisés comme il se doit, ce qui suscite de vives inquiétudes parmi les médecins et les agents de terrain. Les échanges ont permis d’aborder plusieurs recommandations en faveur de la création d’un institut de cancérologie dans le pays. Les autorités présentes ont unanimement soutenu cette initiative, et insisté sur le fait que de nombreux Comoriens, en particulier des femmes et des enfants, souffrent de cancers tels que la leucémie, le cancer du col de l’utérus, du sein ou encore des os.
Le cancer chez l’enfant a été particulièrement mis en avant, car le traitement est plus efficace lorsqu’il est administré précocement. Des recommandations concrètes ont été formulées par des experts, qui ont insisté sur la nécessité d’une approche globale intégrant tous les domaines médicaux concernés. Il a été noté qu’un accompagnement adéquat nécessite non seulement des spécialistes formés et des équipements adaptés, mais aussi des infrastructures comme des salles de loisirs et des maisons d’accueil pour les patients avant et après les interventions.
« En oncologie, il ne suffit pas seulement d’opérer. La prise en charge est longue, et nous savons qu’il est absolument nécessaire de s’organiser, de renforcer les capacités du personnel et d’améliorer les moyens de diagnostic. Il y a des failles à plusieurs niveaux, d’où l’importance de s’ouvrir à des partenariats internationaux », a-t-on retenu lors des discussions. La représentante de l’Oms en Union des Comores, Nkurunziza Triphonie, a rappelé que «dans les pays développés, 80 % des enfants atteints de cancer guérissent, contre seulement 20 % dans les pays à faible revenu » et qu’ «un processus efficace de prévention, de dépistage et de traitement approprié pourrait permettre de réduire considérablement ce taux de mortalité».
Il a également été rappelé que lors de la précédente journée médicale, des discussions similaires avaient eu lieu sur les pathologies tumorales. Toutefois, aucune suite concrète n’a été donnée aux propositions faites, laissant la population dans une situation préoccupante. Un appel à la mobilisation générale a donc été lancé pour faire de l’accès aux soins un véritable pilier du développement national.