centre anti Covid-19 de Ngazidja situé à Samba Nkuni, une femme âgée de 85 ans selon des sources concordantes, pour 13 cas actifs sur l’île. 10 malades hospitalisés au centre de prise en charge de Fomboni à Mwali et 40 confinés à la maison, selon le coordinateur de l’île, le Dr Abdoulanziz Hassanaly. Enfin, l’île de Ndzuani compte 2 cas actifs, selon le Dr Anssoufouddine Mohamed, coordinateur de l’île. Faut-il craindre le pire ?
100 cas positifs
La résurgence des cas à Mwali peut, a priori, sembler inquiétante et dans une mesure où les voyageurs au départ de cette île ne sont pas systématiquement dépistés, loin s’en faut. Inquiétude d’autant plus grande que ce territoire a enregistré plus de 100 cas positifs après plusieurs mois sans réelle circulation du virus sur l’île, pour une soixantaine d’hospitalisations. Devons-nous craindre une troisième vague, un an après une deuxième particulièrement éprouvante et meurtrière ? Abdoulanziz Hassanaly se veut rassurant. «Ce n’est pas une troisième vague. Nos portes d’entrée sont étroitement surveillées.
Le taux d’attaque n’est pas élevé. Le pic est attendu le 18 novembre. Un retour à la normale devrait intervenir dans la dernière dizaine de novembre», a-t-il énuméré. Pour lui, comme pour deux autres médecins (les Dr Djabir Ibrahim et Anssoufouddine Mohamed) que nous avons joints au téléphone, une dose de rappel n’est pas envisagée. En fait, il leur a été demandé si ce rebond n’était pas la conséquence de la perte d’efficacité de ceux qui se sont vus administrés le sérum depuis plus de 6 mois.
En effet, la communauté scientifique a noté une perte d’efficacité du vaccin avec le temps. «Nous nous serions inquiétés si les cas enregistrés développaient une forme grave de la maladie, ce qui est loin d’être le cas. La vaccination n’empêche pas la contamination mais les situations fâcheuses. Les deux patients qui étaient gravement atteints n’ont pas été vaccinés», devait-il poursuivre. Et d’évoquer le souvenir de la deuxième vague : «n’eut été le vaccin, la situation aurait été catastrophique». Pour notre interlocuteur, si rebond il y a sur l’île de Djumbe Fatima, «c’est parce que durant une dizaine de mois, la population n’était pas en contact avec le virus, elle n’était donc pas prémunie contre lui». L’on craint, par ailleurs, la présence d’un variant. Dans les milieux autorisés, l’on parle de plus en plus du variant Delta.
15 échantillons ont été envoyés au laboratoire Kemry de Nairobi pour séquençage, selon nos confrères de la Gazette des Comores. Les résultats seraient attendus cette semaine. «Si c’est un nouveau variant, il se propage rapidement mais est dénué d’agressivité. En outre, il touche majoritairement les jeunes et les femmes», a noté le docteur Hassanaly. En attendant, à Mwali, aucune mesure drastique n’a été prise pour endiguer l’épidémie, les pouvoirs publics ne jugeant pas nécessaire d’en arriver là.
Les lieux accueillant du public restent ouverts, comme les écoles, etc.
En revanche, il y a un renforcement du respect des mesures barrières dans les espaces publics à Mwali. Quant à Ngazidja et Ndzuani, les habitants se sentent de moins en moins tenus de porter un cache-nez. D’ailleurs, l’on observe depuis quelques temps, le retour de la poignée de main en guise de salutation, geste qui avait pratiquement disparu dès les premiers cas officiels de Covid-19. Aussi, il se pourrait que la situation épidémique dans les autres îles, notamment à Ngazidja, ne soit pas très différente de celle qui prévaut à Mwali. A la différence qu’à Moroni, le dispositif de détection du Covid-19 n’est pas aussi rigoureux qu’à Fomboni.