Après la prière du vendredi 21 juin, le chargé de communication du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) et le médecin-chef de l’hôpital Pôle Sud de Fumbuni ont tiré la sonnette d’alarme sur une recrudescence dévastatrice du paludisme dans la région. Face à cette situation inquiétante, une campagne de sensibilisation intensive a été lancée pour informer la population sur les moyens de prévention. Halidi Mohamed Abdou a rappelé que seule l’île de Ngazidja en particulier, la région de Mbadjini, présente plusieurs cas alarmants de cette maladie ciblant les personnes âgées, les enfants et les «je-viens» (surnom donné aux expatriés comoriens de France).
Inclure les autorités locales
Selon lui, les raisons de cette recrudescence sont le refus de la prise de médicaments préventifs et la non-utilisation des moustiquaires imprégnées. «Les Grand-comoriens préfèrent utiliser ces moustiquaires pour clôturer leur jardin ou pour la pêche au lieu de se protéger de cette maladie mortelle», s’est-il indigné. En riposte contre ce fléau, Halidi Mohamed Abdou a affirmé que le Programme national de lutte contre le paludisme va effectuer des pulvérisations du produit anti-moustique efficace dans les ménages. «Dès demain, nous allons commencer la pulvérisation des ménages, en commençant par Mbadjini Est jusqu’au 3 juillet, ensuite ce sera le tour de Mbadjini Ouest», a-t-il prévenu.
Selon lui, cette mesure préventive ne peut être effective si, encore une fois, la population refuse de coopérer avec les agents de santé. C’est ainsi qu’il recommande vivement «l’implication des autorités locales pour jouer le rôle de médiateur». Fahar Bachirou, médecin-chef de l’hôpital Pôle Sud de Fumbuni, témoigne quant à lui du nombre important de cas de paludisme enregistrés dans les hôpitaux de la région. «On enregistre de 40 à 50 cas de paludisme par jour dans les hôpitaux publics de Mbadjini. Les conséquences économiques et sociales de cette maladie sont énormes et nous n’avons pas droit à l’erreur cette fois-ci. Nous allons dire stop au paludisme», a-t-il assuré. Il a par ailleurs assuré que le produit anti-moustique utilisé est spécialement conçu pour exterminer les moustiques vecteurs du paludisme et réduire ainsi le risque de transmission de la maladie. Le docteur Fahar Bachirou a ajouté qu’il est crucial que chacun prenne part à cette initiative collective en suivant les recommandations des autorités sanitaires et en adoptant des pratiques préventives pour se protéger, ainsi que sa famille, contre le paludisme.
Par Said Toihir