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Reportage au Chn El-Maarouf / Entre mythes et réalités : le cas du service des urgences

Reportage au Chn El-Maarouf / Entre mythes et réalités : le cas du service des urgences

Santé | -   Mohamed Nassur Rizki

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Le service des urgences du Chn El-Maarouf est à améliorer à tous les niveaux pour une meilleure prise en charge des premiers soins. Ce pari est en train d’être gagné difficilement. Il faudra attendre encore du temps pour voir les prestations se porter à merveille même si l’opinion ne doit pas ignorer les efforts engagés pour inverser la donne actuelle. Reportage au service des urgences.

 

Un patient se présente en début d’une matinée aux urgences du Centre hospitalier national (Chn), réputé pourtant pour son mauvais accueil, mauvaise prise en charge et hygiène qui laisse à désirer, pour une hypertension artérielle. La peur au ventre, il s’assoit sur un banc et se demande à quelle sauce il va être mangé après avoir déposé son carnet au service de triage.
En moins de 10 minutes une infirmière le prend en charge pour la traditionnelle prise des paramètres, à savoir la prise de la tension artérielle et de la température du corps, la pesée et un questionnement sur les motifs de consultation. Quinze minutes plus tard c’est autour d’un médecin de le consulter et de le faire admettre dans une salle commune qu’il doit partager avec trois autres patients.
Il doit faire pourtant face à la première insuffisance des lieux, l’absence de draps que sa famille doit ramener de la maison sinon il doit s’allonger sur un matelas nu. Première surprise la chambre nettoyée comme le reste du service vers les 5 heures du matin par une équipe de techniciens de surface est d’une propreté acceptable. Deuxième surprise et elle est de taille : le personnel se montre humain et s’acquitte de ses missions comme dans n’importe quel centre hospitalier digne de ce nom avec, notamment, une visite d’un médecin tous les débuts de matinée.


En plus, à des heures régulières, les infirmières viennent pour le traitement prescrit par le toubib et un nouveau contrôle des paramètres. Autre motif de satisfaction, et non le moindre, est que, tard dans la nuit, les infirmières font une dernière tournée de la journée dans les chambres, cette fois à pas feutrés pour s’assurer que tout tourne bien et que tous les patients ont trouvé un bon sommeil.
Face à ce côté reluisant qui tourne le dos à certaines idées reçues, le Service des urgences de  l’hôpital de référence du pays  doit améliorer certains aspects, à commencer par les bruits qui entravent le bon repos des malades, comme ceux engendrés par le chantier de l’entreprise chinoise chargée de la construction du nouveau bâtiment à plusieurs niveaux  devant abriter le futur Centre hospitalier universitaire. Mais ça on y peut rien car tout chantier entraine du bruit.
Par contre, serait évitable celui engendré par les visiteurs de jour comme de nuit, mais surtout de nuit à un moment où les patients ont le plus besoin de repos. Un soir même où notre patient a pris soins de dissimuler sa qualité de journaliste, on a assisté à un rodéo du chariot de service où des ivrognes venus de l’extérieur s’en donnaient à cœur joie avant d’être refoulés par les agents de sécurité.  
Sont aussi à améliorer les toilettes des lieux qui ne sont pas nombreuses et les patients qui ont un peu de force doivent se rabâcher sur celles de l’aile de l’hôpital dénommée Dubaï qui sont plus nombreuses et mieux entretenues. Bref, le Chn El-Maarouf n’est pas le couloir de la mort qu’on présente souvent, même si certains aspects sont à améliorer et s’il y avait une appréciation générale à donner ça serait «pourrait mieux faire».

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