La gestion des déchets devient problématique à Mwali, la capitale plus particulièrement. Un phénomène qui dure depuis plusieurs années. Cependant, avec la nouvelle génération, la naissance des associations comme l’Ajdm, la mobilisation des projets appuyés par le Système des Nations-unies, le problème semblait être résolu il y a deux ans. Cependant, en 2023, la capitale de l’île de Djumbe Fatima brille par ses pas en arrière. Si la mairie de Moroni, capitale des Comores se mobilise pour promouvoir “une ville propre”, Fomboni ne dispose même pas d’une politique d’entretien de la voirie urbaine.
Une mairie sans marges de manœuvre ?
Au centre, de la ville, sur la plage de Mnadzi modja jusqu’au Mbuyu wa madji l’insalubritérègne. Les déchets décorent les lieux dans l’indifférence totale. Des sacs en plastiques, des couches, des appareils électroménagers, des déchets ménagers, entre autres. Certains parlent d’une mairie fantôme et ceux qui font leur retour dans la ville sont offusqués. Sur la plage de Fomboni, entre le marché jusqu’au quartier Mnadzi Modja, nous avons rencontré Chaina Ahmed Bacar, diplômée en master 2 en Environnement, choquée, bouche bée de l’état de la plage.«Comment peut-on en arriver à ce niveau nocif en plein centre-ville ? Je suis sous le choc, il est temps que les autorités agissent. C’est un danger fatal, pour nous, pour les riverains, et pour les poissons», dit-elle, d’un ton indigné. Pour le maire de Fomboni, Abdoul Mouhaimine Abdallah, la gestion des déchets dans la commune de Fomboni est un problème très épineux. «Elle nous préoccupe énormément. Cependant, avec l’arrivée du projet de l’agence nationale de gestion des déchets, la mairie se trouve écartée. Elle n’a aucune possibilité de savoir ce qui se passe», explique le maire de Fomboni qui pointe du doigt le responsable de l’agence en charge de la gestion des déchets.
Un dépôt désastreux
«L’agence n’est pas claire avec la mairie par rapport à ce projet. Elle travaille avec des prestataires de service qu’elle a engagé sans que la mairie ne soit au courant», dénonce-t-il. A quelques kilomètres de la capitale, après le Colas, un dépôt d’ordures est aménagé en pleine route. Certaines immondices tombent sur le littoral, d’autres se dispersent en plein milieu de la route. Depuis plusieurs années, la capitale ne dispose pas de site propre. Rappelons que ce dépôt avait fait l’objet d’affrontements entre la mairie et l’association Ajdm, l’Association des Jeunes pour le Développement de Monimwamdji qui a pris l’initiative de gérer les ordures de Monimwamdji.
Quant au site de décharge, le maire fait savoir qu’ «une étude est en cours. Il faut que la commune trouve un site qui va répondre aux normes et qui sera pérenne. Cette expropriation se fait en collaboration avec le gouverneur de l’île qui est prêt à accompagner le processus. Il promet de faire un acte d’expropriation dès que le site sera identifié», dixit le maire.Notons que dans le cadre du Projet Facilité Emploi, l’Association des Jeunes pour le Développement de Monimwamdji (Ajdm) pourra bénéficier d’un appui pour mettre en œuvre son projet de gestion des déchets.En association avec la mairie sur l’acquisition d’un site de décharge, le projet de gestion de déchets de l’Ajdm aura sa raison d’être. Car la gestion des déchets sans site de décharge ne résout pas le problème.