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Santé infantile I Une épidémie de grippe virale «en circulation» atteint les enfants

Santé infantile I Une épidémie de grippe virale «en circulation» atteint les enfants

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Une épidémie de grippe touche les enfants ces derniers temps. Les pédiatres que nous avons contactés soutiennent qu’il s’agit d’une grippe virale. Les pédiatries grouillent de monde. Le service de pédiatrie du centre hospitalier d’El-Maarouf accueille 75 consultations en moyenne par jour. Si certains pédiatres n’ont, jusque-là, pas recensé des cas graves, d’autres ont eu à gérer des cas difficiles qui ont évolué en pneumonie.

 

Parmi les symptômes de cette épidémie, il y a la fièvre, la toux et la diarrhée. Ce sont les symptômes des grippes virales qu’on connaît les mois de juin, juillet et août. «Nous avons plusieurs cas des enfants qui souffrent de grippe et de diarrhée. Parfois, il s’agit de rotavirus qui circule en cette période. Nous avons 25 à 30 consultations par jour et une hospitalisation tous les deux jours.

Les bilans que j’ai effectués, je trouve près de deux cas de paludisme par jour, pendant que le test dengue est négatif. Et les quelques test Covid que j’ai fait faire s’avèrent négatifs», avance le Dr Nadjwa Abbas.Pour la pédiatre, il n’y a pas à s’inquiéter, mais il faut bien surveiller les jours qui viennent. «J’ai prévenu le service des endémies et épidémies, et leur ai demandé de vérifier les autres services et voir ce qui se passe».

Complication de rhinite à la pneumonie

Dr Nadjwa estime qu’on devrait faire des prélèvements et envoyer à l’Institut Pasteur pour savoir de quoi s’agit-il, surtout que les gastros et les diarrhées deviennent fréquents chez les enfants. «Je pense que c’est un virus banal, habituel. Mais je conseille de ne pas retarder, si l’enfant présente les symptômes comme la température, de lui donner un médicament pour la baisser et consulter le médecin le plutôt possible», a-t-elle conseillé.


Le Dr Said Hassan, pédiatre exerçant à l’hôpital de Mitsamihuli, souligne que le changement du climat et le froid qui sévit actuellement sont favorables aux infections virales. Et, toute la population est touchée. «Il peut s’agir d’une bronchite. Je rencontre ces cas, que ce soit à Mitsamihuli, à Moroni ou dans mon cabinet. On devrait prélever les secrétions et envoyer dans un laboratoire pour connaître le type de virus qui circule», constate-il.


Selon le Dr Zalhata Abdallah Chanfi, médecin urgentiste de Mitsamihuli, l’hôpital reçoit 30 consultations sur 9 hospitalisations en moyenne par jour. Elle explique que «souvent la diarrhée et les vomissements persistent et la durée d’hospitalisation est de 5 jours». Contrairement à Dr Nadjwa qui ne reçoit que des cas simples, le Dr Said Hassan accueille parfois des cas compliqués. Selon lui, cette épidémie de grippe virale peut se compliquer et «personnellement, je reçois des cas de rhinite qui se compliquent et évoluent parfois en pneumonie».


Dr Zalhata Abdallah Chanfi confie que le mois de mai, deux cas qui se sont aggravés à Mitsamihuli ont été transférés à El-Maaourf, pendant qu’au mois de juin, il y’a eu trois transferts toujours graves. «Les analyses de routine des enfants sont normales», dit-elle avant de regretter le fait que l’hôpital soit contraint de limiter les hospitalisations à cause de la capacité d’accueil réduite et soit obligé de transférer les enfants à Ntsaweni ou à El-Maarouf. «Nous devrions hospitaliser en moyenne 15 enfants par jours», dit-elle.

100 consultations toutes les 24h

Au centre de santé communautaire de Ntsudjini, le médecin-chef consulte 6 à 7 enfants sur 5 hospitalisations en moyenne par jour. «Depuis début juin, nous accuillons beaucoup de cas de fièvre et de toux. Nous les hospitalisons de 24h à 48h et les résultats sont bons. Aucun cas grave jusque-là», avance le Dr Hassan Mohamed.
A l’hôpital de Mbeni, vingt enfants en moyenne sont consultés chaque jour pour fièvre, toux, rhinorrhée (Rhinobronchite) et d’autres pour fièvre, diarrhée et vomissement (une gastro-entérite) et ceci depuis trois semaines. Le Dr Ben Djabir Mbaé Hamidou comptabilise une hospitalisation de 5 enfants en moyenne par jour. «J’appelle tout parent, dont l’enfant présente ces signes, de l’amener à l’hôpital», a-t-il conseillé.


Lors de notre passage à la pédiatrie du centre hospitalier national d’El-Maarouf, en moins de trente minutes, la pédiatre a enregistré plus d’une dizaine d’enfants. C’est après la deuxième vague du Coronavirus que le service a remarqué «un épisode fièvre» avec détresse respiratoire accompagné de manque d’appétit chez les enfants. Et les signes sont répétitifs sur plusieurs enfants. «Sur le plan analyse, les bilans effectués sont normaux. Vu le contexte on a déduit qu’il s’agit de quelque chose de viral». Pour les enfants hospitalisés, ils ont en général des crises convulsives.


Le Dr Mohamed Saidi Yacine déclare qu’il faudrait éduquer les parents, surtout que la pédiatrie est souvent débordée en matière de place. En effet, le service de pédiatrie du Chn El-Maarouf reçoit 75 consultations la matinée. «On peut aller jusqu’à 100 consultations par jour. Ces derniers jours on est à 70 par jour, vous comprendrez qu’on soit saturé. Les 29 lits du service sont toujours occupés, parfois on est obligés de transférer les malades dans d’autres districts sanitaires ou les renvoyer pour les convoquer tous les 24h pour voir l’évolution de l’enfant», indique la pédiatre, le Dr Yacine qui précise que les symptômes ont évolué.

Baisse des cas de fièvre à Ndzuani

«Les enfants ont la diarrhée et des vomissements. Il s’agit d’une gastro-entérite mais les problèmes respiratoires sont toujours là», dit-elle. Le bilan local permet d’avoir une idée. «Si le tableau est sévère, nous faisons le test Covid, mais jusqu’à maintenant ils sont négatifs. Mais aucun prélèvement n’a été effectué pour un examen approfondi». La pédiatre appelle les médecins de districts à gérer ces malades et à ne transférer qu’en cas de complication car le service de pédiatrie d’el-Maarouf est saturé.


Au service d’épidémiologie, aucune démarche n’est entreprise pour savoir le type de virus qui circule. «Aucun prélèvement n’a été fait à notre niveau pour des raisons évidentes», déclare le Dr Saindou, épidémiologiste qui affirme que certains pédiatres l’ont contacté pour lui informer de la situation. Toutefois, selon toujours lui, la Direction régionale de la santé de Ndzuani a envoyé un rapport qui met en évidence les cas de fièvre recensés ce premier semestre.

L’île a enregistré 437 cas de fièvre en janvier sur 279 le mois suivant. Les mois de mars et avril, le nombre des cas a augmenté respectivement à 468 et 498. «Pour le mois d’avril, ce sont presque tous des enfants de moins de 5 ans», précise le rapport. Cette tendance a commencé à baisser au mois de mai avec 382 cas pour atteindre 178 cas au mois de juin.

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