Le directeur de cabinet du chef de l’Etat, chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, a effectué une visite hier, mardi 20 août, au service d’odonto-stomatologie du Service de santé militaire de Moroni, afin de présenter ce nouveau service à la population. «Aujourd’hui, nous sommes ici pour informer tout le monde que nous venons de nous doter d’un nouveau service appelé odonto-stomatologie, qui prend en charge les pathologies buccales en dehors des cas classiques traités par les chirurgiens-dentistes, notamment les tumeurs », a-t-il déclaré, précisant que l’objectif est de «faciliter l’accès de la population aux soins, de manière rapide et efficace ».
Promouvoir l’accès aux soins pour tous
Le service en question prend en charge les pathologies dentaires et buccales que les dentistes ne peuvent pas traiter. C’est le cas notamment des tumeurs bénignes, qui sont des maladies pouvant déformer la mâchoire, ainsi que certaines pathologies qui peuvent affecter les tissus mous, comme les gencives, la langue ou les joues. Le chirurgien-dentiste des armées, spécialiste en chirurgie buccale, le docteur Elyamine Boinaidi, également chef de ce nouveau pôle, a tenu à préciser que son service est en mesure de prendre en charge les cas de tumeurs bénignes de la bouche, tout en soulignant l’éventuelle prise en charge des cas graves, comme une tumeur à l’aspect malin.
Parmi les nouvelles pathologies qui peuvent désormais être traitées au Service de santé militaire (Ssm), on trouve ainsi l’ostéosynthèse, qui consiste à réassembler les fragments osseux par une technique chirurgicale, l’améloblastome et les kystes maxillaires. Interrogé sur la façon de distinguer la douleur dentaire de celle provoquée par une tumeur buccale, le spécialiste a expliqué que la première peut être provoquée par le froid, la chaleur ou lors de la mastication. «Ces douleurs peuvent être spontanées et irradiantes. Les tumeurs bénignes, quant à elles, sont silencieuses. Ce sont des pathologies qui évoluent lentement et, en général, de manière asymptomatique. Souvent, c’est en cas de déformation de la mâchoire que l’on peut les détecter, ou lors d’un examen radiologique, comme un panoramique dentaire », a-t-il ajouté, précisant que jusqu’à présent, seul le docteur Kamal pratiquait cette spécialité dans le pays, et qu’aujourd’hui, ils sont deux.
Le directeur général de cet établissement, le colonel Naoufal Boina, a fait savoir que le projet de renforcement des capacités de leurs médecins s’inscrit dans la logique de développement prônée par le chef de l’État, Azali Assoumani. «Ce projet a reçu l’appui de l’État-major de l’And et de la Délégation à la Défense, qui nous ont encouragés dans cette démarche et nous incitent à aller de l’avant », a-t-il soutenu, avant d’ajouter : «C’est un service de santé militaire de par son appellation, mais bien qu’il dispose de structures militaires, il s’agit avant tout d’un hôpital destiné à toute la population comorienne. Comme vous pouvez le constater, la majorité de nos patients ne sont pas des militaires», a ajouté l’officier. Selon lui, une dizaine de médecins se spécialisent actuellement à l’étranger dans diverses disciplines afin de promouvoir la santé publique. Parmi eux, on compte un réanimateur, un radiologue ainsi qu’un cardiologue.