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Santé publique I Des interrogations sur les paramédicaux littéraires 

Santé publique I Des interrogations sur les paramédicaux littéraires 

Santé | -   Abdou Moustoifa

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Des infirmiers et des sages-femmes, partis à l’extérieur avec des baccalauréats littéraires viennent de rentrer au pays. Mais, leurs diplômes ne sont toujours pas authentifiés. Au motif qu’aux Comores, ces formations ne sont réservées qu’aux scientifiques. Des cas qui relancent le débat sur un phénomène qui ne touche pas seulement les paramédicaux.

 

Pour s’inscrire à l’Ecole de santé publique (Msp), l’administration exige un certain nombre de critères à remplir, notamment la détention d’un baccalauréat scientifique. Souvent, seuls les bacheliers des séries D et C, sont ceux qui s’inscrivent en masse. Même si parfois, les terminalistes déclarés admis au baccalauréat de la série A1, sont également autorisés. Pour contourner cela, certains partent même se former ailleurs, dans des pays où l’on ne demande pas de prérequis. Sauf que le phénomène commence à susciter débat.

Série A4

Comme l’atteste le cas des diplômes qui se trouvent en instance d’authentification, au ministère de l’Education nationale. En effet, cela fait plus d’une semaine que cinq paramédicaux - des sages-femmes et des infirmiers attendent que la direction de l’enseignement supérieur valide leurs diplômes.Formés dans des écoles privées à Madagascar et au Sénégal, ces paramédicaux titulaires de baccalauréat littéraire - de la serie TA4, lorsqu’ils partaient à l’extérieur. «Moi directement j’ai regardé le baccalauréat, en constatant cela, je me suis posé des questions. Leur démarche n’est-elle pas une forme de contournement? Car sur place, on ne leur laisserait pas poursuivre ces formations qui respectent des conditions», a expliqué, le directeur de l’Enseignement supérieur, Ali Mohamed.


Ce dernier a déjà informé le ministère de la Santé qui lui a autorisé à se renseigner encore plus auprès de ces écoles privées. Il s’est avéré déjà que celles-ci sont agréées par les États concernés. «On s’est mis d’accord pour que je mène des investigations aussi pour découvrir si oui ou non dans ces pays, les détenteurs de bac littéraire sont éligibles aux formations paramédicales», a-t-il poursuivi.


La direction de l’Enseignement supérieur qui a suspendu jusqu’à nouvel ordre l’authentification de ces diplômes, espère que les autorités et le ministère de la Santé se prononceront ou prendront une mesure qui règlera la question une bonne fois pour toutes, car il s’agit d’un domaine sensible. « Parce que même si dans ces pays, détenir un baccalauréat A4 suffit pour devenir infirmier ou sage-femme, mais n’oublions pas que les programmes dispensés durant le cursus secondaire ne sont pas les mêmes partout. Prenons l’exemple de Madagascar où les terminalistes de A2 sont presque des scientifiques. Or, ici, seuls les arabophones s’inscrivent en A2. Donc nous devons tenir compte aussi de la réalité de chaque pays «, a soutenu, Ali Mohamed.


Notons qu’il n’y a pas seulement que les infirmiers et les sages-femmes qui sont touchés. «Car il ne suffit pas que l’école soit reconnue par l’État. Il arrive même que dans certains établissements, la majorité des étudiants inscrits soient des comoriens. Ce qui doit nous interpeller. Donc je pense qu’il est urgent de saisir cette occasion pour règlementer. Qui doit devenir quoi, faut tout clarifier», plaide, le directeur de l’Enseignement supérieur.

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