L’atelier de validation technique du rapport sur le traitement de masse contre la filariose lymphatique à Ngazidja en janvier 2022 s’est tenue mardi 21 juin à l’hôtel Le Retaj, en présence de tous les acteurs et décideurs de cette campagne. Les participants ont passé en revue non seulement les données produites, mais également le processus dans son ensemble, de la planification à la distribution des médicaments dans les foyers en passant par la sensibilisation.
Selon Dr Nassuri Ahamada, représentant le bureau de l’Oms Comores, l’objectif de cet atelier est de poser des questions objectives sur ce qui a bien fonctionné, mais aussi «d’apporter des solutions correctrices sur ce qui n’a pas bien fonctionné» et définir une nouvelle méthode de sensibilisation devant convaincre les résidents de Ngazidja à prendre les médicaments.
39% au lieu de 65%
«La proportion des personnes traitées sur la base de toute la population à risque de l’île de Ngazidja tourne autour de 39% soit 160. 391 habitants. Alors qu’elle devait être de 65%», a déploré Dr Nassuri Ahamada, précisant que «la cible fixée lors de la campagne du début de l’année à Ngazidja n’a pas été atteinte». Une situation qui doit toujours, selon lui, interpeller tout le monde dans la mesure où toute la population de Ngazidja est à risque par rapport à la Filariose Lymphatique (Fl) et les géo-helminthiases. «Car, nous savons que plus notre indicateur sera performant, mieux sera protégé la population de l’île et très vite nous nous approcherons de l’élimination de cette maladie», a-t-il formulé.
Dr Nassuri Ahamada fait allusion à la mobilisation notée dans les îles de Mwali et de Ndzuani, qui ont une «prévalence de la microfilarémie inférieure à 1%, qui ont stoppé la transmission en 2020 et qui sont passées à la phase de la surveillance de la maladie». Le médecin rappellera que depuis 2003, l’Oms appuie les traitements de masse organisés dans le pays. Et que «pour celui de 2022, l’Oms a mis à la disposition du pays les quantités de médicaments nécessaires et suffisantes pour toute la population. En plus des médicaments, l’organisation a mobilisé les ressources financières pour les coûts opérationnels, un montant de plus de 45 millions de francs comoriens».
Pour parvenir à lutter efficacement contre les maladies tropicales négligées afin de contribuer à atteindre les objectifs de développement durable, «l’Oms, en concertation avec ses pays membres, a établi une feuille de route pour les maladies tropicales négligées couvrant la période 2021-2030».La délégué à la Santé de Ngazidja docteur Miriam Abdallah a remercié les agents de santé pour les efforts fournis et l’implication du gouvernorat de Ngazidja dans le récent traitement de masse. Notons que ce n’est pas la première fois que «l’île de Ngazidja affiche des résultats mitigés voire décevants», selon les participants à cet atelier. Reste à identifier et à analyser et à demander les raisons qui à l’origine de «ce désintérêt persistant» des habitants de l’île pendant le traitement de masse contre la filariose».