Les maladies endocriniennes sont en hausse au pays au cours de ces quatre derniers mois, a indiqué l’endocrinologue, diabétologue et nutritionniste Mvoulana Hassane au cours d’un entretien accordé en début de semaine à Al-watwan. Le médecin affirme avoir constaté lors de ses consultations que ces maladies existent bel et bien aux Comores et parle de “beaucoup de cas”. Le diabète, la gynécomastie, les pathologies thyroïdiens, le dysfonctionnement érectile, l’aménorrhée secondaire ont, selon lui, pris de l’ampleur au cours de ces quatre derniers mois.
“La gynécomastie est un gonflement anormal des seins chez les garçons lié à un trouble hormonal. Le dysfonctionnement érectile est aussi dû au trouble hormonal. Ce sont des maladies qui peuvent intervenir suite à une complication du diabète, de l’hypertension artérielle”, averti le médecin avant de préciser que surtout ce sont les adolescents, à partir de onze ans qui occupent 90% des cas.
Selon lui, l’aménorrhée secondaire est un arrêt des menstruations brusque chez la femme avant l’âge de la ménopause. “Ce sont des jeunes femmes qui ont déjà eu leur menstruation et qui s’arrête principalement après quelques mois ou quelques années, l’âge fréquent est compris entre 30- 38 ans “, a-t-il ajouté. On peut noter, entres autres, les causes principales et syndrome des ovaires poly kystes (Sopk), chez les femmes portant des barbes et des poils au niveau du thorax, une voix masculine, trouble des règles…etc.
Se faire dépister au centre hospitalier El-Maarouf
Le diabète aussi est une maladie endocrinienne car elle est due à un trouble hormonal. Elle occupe une place très importante après les pathologies thyroïdiennes. Il conseillera aux femmes enceintes diabétiques de se dépêcher après les premiers signes.” Cette maladie touche les femmes enceintes principalement au cours du deuxième mois de grossesse. Ça n’a rien à voir avec l’autres types de diabètes, car le diabète gestationnel peut disparaître après l’accouchement contrairement aux autres dont le traitement est à vie’’, dit-il avant d’ajouter : “mais cela nécessite une surveillance après l’accouchement pendant un à deux ans, pour le bien de l’enfant et de la mère “. On apprend que 90%de femmes âgés de 25 à 35 ans sont touchées par des pathologies thyroïdiennes.
Les causes les plus fréquents sont des nodules diagnostiqués en échographie au stade TIRADS 3-4, ce qui provoque le cancer de la thyroïde. “Il faut donc consulter très tôt afin d’éviter ce genre de maladies mortelle. Et nous ne disposons pas des moyens de diagnostiquer comme la scintigraphie. Ce qui nécessite d’ailleurs de développer la médecine nucléaire afin de faciliter l’accès aux soins de meilleure qualité”, suggère le médecin. Il s’avère que ce sont des maladies qui sont fréquentes aujourd’hui aux Comores. Ceci a été prouvée suite à des analyses effectuées sur des patients ces derniers temps car n’existaient pas au pays auparavant. L’endocrinologue a profité de l’occasion pour faire un vibrant appel à la population comorienne à se faire dépister au centre hospitalier El-Maarouf, sachant que ces maladies peuvent débuter par des signes non compliqués au point de pousser la personne à se présenter à l’hôpital. “ Ces signes ne sont pas à négliger. On peut se sentir tout le temps fatigué, assoiffé, des rythmes cardiologiques accélérés, avoir la diarrhée, amaigrissement, palpitation, dépression, entre autres. Dès qu’on a ces signes, il faut vite aller consulter “, a-t-il fait savoir.