Une campagne de «sensibilisation» et de «dépistage» du diabète de grossesse, appelé aussi «diabète gestationnel», est ouverte du lundi 9 au jeudi 12 janvier 2023 à Ndzuani. Elle est diligentée par le ministère de la Santé par le biais du projet Compass (Comores Projet d’Approche globale de renforcement du système de santé aux Comores).Pendant ces quatre jours, des tests de glycémie seront proposés à des femmes enceintes, avec l’objectif de répertorier celles qui affichent un taux supérieur ou égal à 0,93 gramme de sucre par litre de sang. Dans une cérémonie de lancement officiel de cette campagne le samedi 7 janvier dernier au siège de l’Ascobef (Association comorienne pour le bien-être de la famille) à Mirontsy, le docteur Anssoufouddine Mohamed, cardiologue, a détaillé le but de la démarche.
Des malformations congénitales
«Un taux de sucre dans le sang supérieur à 0,93 est anormal chez la femme enceinte», a-t-il expliqué. Si celles qui ont cette glycémie ne sont pas suivies médicalement, elles risquent de faire des fausses couches. Nous ne savions pas cela avant, mais quand nous avons revisité les anciens carnets de santé de femmes qui avaient perdu leurs fœtus avant, nous avons remarqué que leur glycémie avait dépassé ce taux». Rappelons qu’en dehors de l’état de grossesse, une glycémie normale se situe entre 0,7 et 1,1 gramme de glucose par litre de sang, à jeun.
Cette forme de diabète est particulière : il peut disparaître après l’accouchement, comme il peut persister, comme encore il peut disparaître et revenir à l’occasion d’un autre accouchement ultérieur. Mais toujours est-il qu’il présente des risques aussi bien pour le bébé à naître que pour sa maman. Pour le nouveau-né, ces risques peuvent être des malformations congénitales, une atteinte du cœur ou du système respiratoire, un poids anormal (bébé trop gros ou trop petit) et surtout celui d’ «hériter» de diabète tout simplement. Et pour la mère, l’impossibilité parfois de pouvoir accoucher par voie basse, et surtout le risque elle aussi de garder en elle ce diabète à jamais.
Les principaux facteurs de risques
«Nous allons commencer à faire comprendre aux personnels soignants et aux femmes enceintes que le diabète gestationnel, c’est une réalité chez nous et que pour cela il faut une surveillance, une prise en charge de la maman enceinte, du risque de malformation et surtout de couper la transmission de la maladie aux générations futures», a poursuivi le cardiologue dans son discours, invitant par ailleurs les femmes à se faire dépister dès lors qu’elles sont âgées de plus de 35 ans au moment de leur grossesse, qu’elles sont en surpoids ou qu’elles ont déjà donné naissance à des bébés en surpoids, les principaux facteurs de risques.