Samedi dernier, le docteur Affedhe Attoumane, originaire de Dagi à Ndzuani, a réalisé la première intervention chirurgicale en urologie au Centre de santé de district (Csd) de Mremani. Cette opération, qui a duré une heure et demie, a mobilisé une équipe de quatre personnes. Le patient, un sexagénaire, a été opéré de la prostate.
Une équipe de quatre personnes
Spécialisé dans plusieurs domaines interconnectés, ce médecin est titulaire d’un diplôme d’études spécialisées en urologie-andrologie, ainsi que de certifications en santé globale et maladies émergentes, en assurance qualité des services de santé et en épidémiologie et gestion de programmes. Il est le deuxième urologue de l’île de Ndzuani.Cette intervention, réalisée en urgence, a permis d’éviter un état de choc hémorragique. Selon le médecin, une prise en charge rapide était essentielle, d’autant plus que les ressources médicales sont limitées et que les déplacements en mer (vers Mayotte) présentaient des risques importants.
Dans un entretien, le docteur Affedh Attoumane a ainsi expliqué son choix de se spécialiser en urologie-andrologie : «Les maladies des appareils génitaux et urinaires sont fréquentes et souvent complexes. L’âge est un facteur aggravant. J’ai choisi cette spécialité pour sauver des vies. Elle concerne des patients de tous âges, des bébés avant leur naissance aux personnes âgées. C’est une discipline transversale, essentielle dans plusieurs branches de la médecine».
La nouvelle de cette première intervention chirurgicale à Mremani s’est rapidement répandue. L’opération, réalisée dans le bloc opératoire du Csd, a mobilisé une équipe de quatre personnes, dont l’urologue et un anesthésiste. «C’était une urgence liée à une maladie prostatique compliquée d’hématurie et de rétention d’urine. L’opération était indispensable pour éviter un état de choc hémorragique, d’autant plus qu’il n’existe pas de banque de sang sur place. J’ai donc opté pour une prise en charge immédiate au Csd, qui répond à certaines normes. Dans ce genre de situation, il est déconseillé de parcourir de longues distances ou de prendre la mer, en raison des risques et des douleurs», a détaillé l’urologue.
Ce dernier voit dans cette opération une opportunité de sensibiliser la population aux maladies urologiques, souvent négligées, et d’encourager les patients à consulter avant que leur état ne s’aggrave. «Beaucoup de patients quittent le pays alors que des médecins sont présents. Pire encore, certains risquent leur vie en mer pour rejoindre Mayotte dans des conditions extrêmement précaires», déplore-t-il.