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Santé publique I Une réflexion engagée hier sur les décès maternels et néonataux

Santé publique I Une réflexion engagée hier sur les décès maternels et néonataux

Santé | -   Abouhariat Said Abdallah

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Une enquête réalisée en 2012 montre que «le pays enregistre 172 décès sur 100 000 naissances vivantes». Mais les données de routine révèlent une hausse des décès maternels. «On est passé de 25 décès en moyenne de 2016 à 2018 à 37 décès en 2019», indique-t-on.

 

Le ministère de la Santé en partenariat avec l’Oms, l’Unicef et le Pasco organise un atelier de réflexion sur les décès maternels, néonataux et infantiles. Démarrée hier pour durer trois jours, du 11 au 13 février à l’hôtel Le Retaj, cette rencontre a pour objet de réfléchir sur les voies et moyens à mettre en place pour réduire ces décès maternel, néonatal et infantile. Selon le directeur général de la Santé, «la réduction des décès maternels et néonataux est un indicateur de développement». Toutefois, plusieurs facteurs extra sanitaires sont inclus dans cet indicateur à savoir les infrastructures routières, l’électricité et l’aménagement. «Le taux de décès maternels ne peut être réduit en dehors de ces facteurs», indique Aboubakar Said Anli.
Selon lui, une enquête effectuée en 2012 montre qu’il y’a une diminution des décès maternels. «Nous sommes partis de 550 à 380 et en 2012, le taux était de 172 décès sur 100 000 naissances vivantes. Mais si on prend les données de routine, on trouve qu’il y’a une augmentation des décès maternels, de 2016 à 2018 à les chiffres étaient à 25 décès en moyenne, mais en 2019 on comptabilise 37 décès maternels», souligne-t-il.


Au cours de cette première journée de réflexion, plusieurs présentations ont été faites notamment la surveillance de décès maternels, périnatales et la riposte et celle de la supervision. Fatima Hadji, responsable nationale de la nutrition, indique que la supervision et la valorisation des agents de santé est nécessaire pour une meilleure prise en charge dans les structures sanitaires du pays. A l’entendre, la plupart des sages-femmes en exercice dans les centres et structures de santé sont des bénévoles. Et que cela dure depuis plus de trois ans. A l’hôpital de Hombo, par exemple, sur 18 sages-femmes en exercice, 15 sont des bénévoles. On a appris que des anomalies sont relevées dans les structures sanitaires notamment «l’insuffisance de personnels qualifiés, le manque de connaissance du personnel en matière de la santé de la reproduction».


Les anomalies constatées dans les maternités se résument également par «le non-respect du protocole de prise en charge, la mauvaise gestion des gardes, la non utilisation du partogramme, l’absence d’une table d’examen pour certaines structures et le non respect de la durée de surveillance pour une femme qui a accouché». Notons que certaines améliorations ont été également enregistrées dans certaines structures de santé, à savoir «le fonctionnement des services de la santé de reproduction, l’appui des partenaires, la disponibilité du matériel d’examen et du chariot d’urgence d’accouchement». Des améliorations ont été constatées dans certaines structures notamment «l’existence d’équipements et la disponibilité de gynécologues».
Les participants à cette rencontre ont abordé la question de la disponibilité des produits contraceptifs dans les services de santé. Selon une enquête citée pour la circonstance, les Comores font partie des pays qui ont un faible taux d’utilisation des méthodes contraceptives. Ainsi, «la prévalence contraceptive des femmes âgées entre 15 et 49 ans, est de 14,2% en Union des Comores, pendant que les besoins non satisfaits en planification familiale s’élèvent à 32%».

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