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Santé publique-Octobre Rose I Zahara Abdallah : «Notre rôle, c’est de sensibiliser les femmes»

Santé publique-Octobre Rose I Zahara Abdallah : «Notre rôle, c’est de sensibiliser les femmes»

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Cette année 2020, l’Association comorienne contre le cancer du sein chez la femme (Accf) a brillé par son activisme en mobilisant l’opinion sur un la problématique de cette maladie aux Comores. Al-watwan s’est entretenu avec la co-fondatrice de l’Accf. Zahara Abdallah a abordé plusieurs points : le but de l’association, le nombre de mammographies réalisés ainsi que les problèmes que rencontre l’association. Par la même occasion, elle a lancé un appel au gouvernement à mettre un dispositif de soutien financier aux concernées pour pouvoir faire face à cette maladie dont les coûts de traitements son onéreux.

 

A quand remonte l’idée de créer l’association ?

L’Association comorienne contre le cancer du sein chez la femme (Accf) a été créée par le biais d’une femme atteinte du cancer du sein. Après son retour aux Comores, elle a fait appel aux femmes afin de créer une association de lutte contre le cancer dans toutes ses formes. Depuis 2017, on sensibilise de nombreuses femmes dans diverses localités. D’ailleurs, il y en a qui font recours à nous une fois qu’elles remarquent quelques symptômes. Mais c’est vraiment en octobre par l’évènement dit “Octobre Rose”  qu’on entend souvent parler de l’association parce que c’est le mois consacré à la lutte contre le cancer du sein. Et on en profite pour parler aussi du cancer de l’utérus.

Combien de femmes ont-elles été dépistées depuis la création de l’Accf ?

L’année dernière, 29 mammographies ont été réalisées. Parmi elles, 9 ont été positives. Une d’entre elles a un cancer qui est déjà à un stade avancé. En fouillant un peu plus, on a appris que 17 autres ont été déjà atteintes de la maladie. Mais on ignore leur sort. Cette année, on compte déjà 150 personnes dépistées.

Si une femme a le cancer du sein, qu’est ce qui se passe après ? Avez-vous un dispositif de prise en charge ?

Notre rôle, c’est de sensibiliser les femmes. Et ce n’est pas qu’on n’aimerait pas les suivre pour leur traitement mais c’est au-dessus de nos moyens. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on sollicite l’aide du gouvernement afin de nous accompagner car les soins très coûteux. Ainsi, pour se payer ces soins qui ne se font pas en une seule fois, ces femmes-là sont obligées de vendre des parcelles de terrain et de l’or. Mais malgré cela, elles ne parviennent pas toutes à se faire payer un traitement.

Y a-t-il un pays spécifique dans la région de l’Océan indien qui peut assurer ce traitement ?

Le pays qui accueillait ces personnes-là est l’Ile Maurice par un partenariat qui existait avec notre pays. Tout comme certains qui se rendent en Tanzanie et d’autres à l’île La Réunion. Quelques-uns partent en France à condition de payer un visa médical accompagné d’une assurance.

Quels sont vos futurs projets ?

On essaie de trouver les moyens de sensibiliser les femmes sur le cancer de l’utérus dans les mois à venir. C’est un programme déjà établi. On a déjà mobilisés les spécialistes et les gynécologues. On nous a même promis une subvention pour mettre en place cette activité.

Adabi Soilihi Natidja, stagiaire

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