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Santé publique : Vers la fin de l’importation incontrôlée des médicaments ?

Santé publique : Vers la fin de l’importation incontrôlée des médicaments ?

Santé | -   Abdallah Mzembaba

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Un moratoire de six mois est accordé aux pharmaciens pour écouler leurs stocks. L’Agence nationale des médicaments et des évacuations sanitaires (Anamev), soucieuse de mettre de l’ordre dans la chaine d’importation et de vente des produits pharmaceutiques, longtemps entretenue par une anarchie avec une structure des prix laissée à la seule et unique volonté des professionnels du secteur.

 

«D’ici mars 2019 au plus tard», l’Agence nationale des médicaments et des évacuations sanitaire (Anamev) compte mettre en place sa structure de contrôle qualité et de normes des médicaments et ainsi opérationnaliser la délivrance de l’autorisation de mise sur le marché (Amm).  La dite autorisation servira notamment de contrôler les médicaments qui sont importés. La machine coûterait 3 millions de francs comoriens. En attendant, le directeur général de l’Anamev, Dr Ahmed Saïd Fazul, confesse que certaines autorités n’ont pas toujours compris la gravité de la situation et le danger auquel est exposée la population. Il reviendra sur le long combat mené lors de la vice-présidence puis de la présidence d’Ikililou Dhoinine, pharmacien de profession, pour mettre en place de structures pour protéger davantage la population. S’il n’y a pas de chiffres sur les dégâts causés par l’utilisation de médicaments contrefaits, le danger n’en demeure pas moins réel, à en croire le directeur de l’Anamev.


Désormais, l’Anamev poursuit sa mission de vouloir mettre en place l’Amm. Cette dernière est une sorte de visa qui permet d’identifier l’origine, la fiabilité et les risques liés aux médicaments entrant dans le pays. Selon le docteur Ahmed Saïd Fazul, ce filtre a un panel d’avantage notamment au niveau sécuritaire et financier. Notre source affirme, en effet, que chaque molécule coûte entre 100 et 150 euros et «comme il existe entre 8.000 et 10.000 molécules…». Une fois délivrée, l’Amm est valable cinq ans. Pour Fazul, tant que «nous ignorons la provenance des médicaments, nous ne pouvons pas lutter contre ce fléau». D’ici l’année prochaine, l’Anamev devrait être en mesure de contrôler l’importation. Pour lutter contre la porosité des frontières, l’agence compte travailler avec la douane. Des formations à l’endroit des agents de la douane sont ainsi programmées. Il s’agira, entre autres, de voir si les médicaments importés correspondent à l’autorisation délivrée sur la base de la liste soumise à l’Anamev. Le contrôle va s’étendre au stockage dans les magasins pour voir si les normes d’entretien et de gestion sont respectées. Mais pour l’Anamev, la difficulté réside surtout à Ndzuani où «tout le monde vend des médicaments».


Docteur Ahmed Saïd Fazul annoncera, par ailleurs, que les pharmacies auront un moratoire de six mois à un an pour écouler leurs stocks car dès l’année prochaine c’est l’Office comorien des produits pharmaceutiques (Ocopharma) qui va se charger de l’importation et assurer l’approvisionnement aux différentes pharmacies de la place.
Pour le directeur général de l’Anamev, cette initiative «permettra de synchroniser les prix dans les différentes pharmacies et lutter contre les ruptures de stock, notamment».

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