Le gouvernement vient de mettre en place une administration provisoire pour assurer la gestion des activités de la Banque postale des Comores (Bpc) et celles de la Poste Comores en cours de création. La décision a été entérinée par les arrêtés N°24-008/Mpte/Cab et 24-018/Mfbsb/Cab en date du 15 avril dernier. L’Etat, actionnaire unique de la Société nationale des postes et de services financiers (Snpsf), désormais dissoute, a décidé d’accélérer et concrétiser son plan de scission en deux entités. Le ministre des Postes, Souef Kamalidini et celui des Finances en charge du secteur bancaire, Mze Aboudou Mohamed Chanfiou, viennent de signer un arrêté conjoint portant désignation d’une administration provisoire et dont l’esprit et de faciliter la transition vers la mise en place effective et définitive des deux entités. L’arrêté précise que les désignations ont été faites « afin de clore le processus de scission de la société Snpsf dont les activités ont été séparées en deux entités distinctes dites Banque postale et Poste Comores» et ce «en attendant l’agrément de la société», la future banque, en l’occurrence.
Deux personnes ont été ainsi nommées pour respectivement gérer provisoirement la Banque postale et la Poste en création après deux ans de travaux ayant abouti à la scission de la Snpsf. à la Banque postale des Comores (Bpc), c’est Hayate Hamadi Soulé, ancienne cadre de la Banque fédérale de commerce (Bfc), qui assure provisoirement la direction générale alors que Youssoufa Hamadi, haut cadre de la maison, se voit confier la gestion de la Poste Comores. Un plan de répartition des actifs et du personnel a été bouclé. On a appris qu’aucun plan social ne sera engagé et que «tous les agents de la Snpsf ont été maintenus mais qu’ils seront affectés soit à la Poste, soit à la Banque poste en fonction de leurs compétences technique et opérationnelle». Contactée par Al-watwan, la nouvelle directrice générale provisoire de la Banque postale, Hayate Hamadi Soulé, a refusé de parler des actions en cours. «Je vais parler au moment venu», a-t-elle indiqué, refusant de nous dire la date d’entrée en service de la future banque postale.
La Snpsf, créée en 2004, a évolué avant de connaitre, sept ans après, un pire épisode qui mettra à une rude épreuve ses capacités financières. Un scandale a éclaté au grand jour en juin 2011 et impliquait deux receveuses et un informaticien avec un préjudice financier global, estimé à l’époque, à 563 millions de francs comoriens. La société connaitra une chute de sa trésorerie, (ajoutée à d’autres facteurs) qui s’explique aussi par un contrôle approximatif des normes prudentielles et des qualifications limitées en gestion bancaire. Des difficultés qui ont anéanti ses capacités de rebond et fait le lit des contreperformances.L’Etat viendra à la remorque de la société avant de décider de scinder la structure en deux entités pour plus d’efficacité et de rentabilité.