Go pour l’allaitement ! Eduquer, promouvoir, soutenir», tel est le thème choisi cette année à l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Sous l’égide du ministère de la Santé, les Comores ont, à l’instar de tous les pays du monde entier, consacré, vendredi dernier au Centre médico-urbain (Cmu) de Mbuweni, une journée dédiée à la sensibilisation sur le colostrum. De ce dernier, «de multiples avantages se dégageraient», à en croire la responsable nationale de la nutrition, Fatouma Hadji. «Donner le sein au bébé, les secondes qui suivent sa naissance, cela permet une contraction qui facilite la délivrance du placenta. Ce qui contribue à la réduction des saignements et, pourquoi d’éventuelles dépenses», affirme Fatouma Hadji qui, tout en alertant sur les naissances d’enfants en sous-poids, affirme pour autant que ça n’est pas une fatalité.
Le remède à cela, serait «l’allaitement». Mais, à en croire le directeur de la lutte contre la maladie, les Comores n’excelleraient pas dans ce domaine. En effet, le taux d’allaitement maternel exclusif en Union des Comores était «estimé à 12% en 2012» et, dix ans après, la donne n’aurait pas franchement changé. «Il est regrettable de noter que les mauvaises pratiques alimentaires et les croyances socio-culturelles persistent dans nos villes et villages exposant nos enfants à des risques sanitaires récurrents», devait déplorer docteur Naouirou M’hadji.
«Une situation préoccupante»
La responsable de nutrition assure que l’enfant doit être nourri, uniquement, au sein de sa mère. Pourtant, si l’on en croit les chiffres avancés par le chef-santé et nutrition du bureau de l’Unicef aux Comores, «seuls 12% des enfants sont exclusivement nourris au sein pendant au moins six mois après leur naissance». Une pratique qui serait loin d’être anodine, tant elle tendrait à accentuer la malnutrition.«La plupart des enfants âgés de 6 à 23 mois ne bénéficient pas d’une alimentation adéquate : seuls 7% d’entre eux suivent le régime alimentaire minimal acceptable et consomment des repas suffisamment variés à une fréquence adaptée», devait s’inquiéter Dr Medard Folefack Temfack.
Des «mauvaises pratiques» qui ne seraient pas sans conséquence, puisque les «les indicateurs de nutrition chez les enfants de moins de cinq ans traduisent un état nutritionnel inquiétant avec 30% des enfants qui souffrent de retard de croissance, 11% de malnutrition aigüe et 16% d’insuffisance pondérale», d’après docteur Naouirou M’hadji.Pour tenter de trouver une solution «à toutes ces anomalies», une réunion entre les directions régionales de la santé et plusieurs services du ministère a été organisée dans la foulée.