«La gastro-entérologie est la spécialité médicale qui se concentre sur l’étude, le diagnostic et le traitement des maladies affectant le système digestif. Elle englobe les appareilles digestifs qui partent de la bouche à l’anus. On a l’œsophage, l’estomac, le colon, le rectum, et les organes annexes comme le foie, la vésicule biliaire », a expliqué avec toute sa pédagogie, le docteur Yasser Azali, gastro-entérologue au Centre hospitalier national El-Maarouf. Et de préciser que ces maladies font l’objet de consultation régulières dans l’établissement. Cela fait précisément onze mois que ce service existe dans cet hôpital.
Mais il n’est pas certain que tout le monde en soit au courant, malgré les neuf cent consultations et les deux-cent endoscopies hautes et basses, effectuées depuis. Selon le gastro-entérologue et chef dudit service, les pathologies traitées par son équipe, partent souvent de problèmes assez courants comme le reflux gastro-œsophagien.«C’est-à-dire, la remontée passive du contenu alimentaire de l’estomac vers l’œsophage», a-t-il expliqué, indiquant que «cela peut aller d’une complication œsophagienne à une hémorragie digestive.
Prévenir que guérir
Ce ne sont pas des maladies, mais des symptômes très courants. Mais on peut passer d’un simple reflux à une néoplasie digestive, autrement dit le cancer digestif».Il ajoute : «Nous diagnostiquons beaucoup de cas oncologiques. Mieux serait de voir un gastro-entérologue à l’apparition des symptômes comme les problèmes digestifs fréquents, des brulures abdominales, une constipation, des saignements gastro-intestinaux, un changement d’appétit, une brûlure d’estomac, un ballonnement associé à d’autres pathologies, le reflux gastro-œsophagien, ou encore des trouble du foie pour éviter les complications».
La gastro-entérologie est un domaine assez vaste, et qui fait l’objet de nombreuses consultations. Et bien que le plateau technique ne soit pas encore tout à fait au complet, pas mal d’efforts sont enregistrés. «On est en capacité de faire un diagnostic macroscopique d’une lésion tumorale. On est aussi capable de déterminer des lésions précancéreuses. Aujourd’hui, la néoplasie du tube digestif représente près de 10% de mes consultations», fait-il savoir.
Premier geste de dilatation aux Comores
Et de battre ensuite en brèche une vieille croyance : « Nous avons aussi le volet des maladies inflammatoires du colon, connues étant des maladies d’une ethnie blanche. Grandir dans un milieu modeste voir sophistiqué favorise l’apparition des maladies inflammatoires chronique de l’intestin. Dans la littérature, elles sont très rares chez les noirs. Mais ce n’est pas ce que je découvre ». Samedi, le spécialiste a eu à faire le premier geste de dilatation dans le pays. «Il s’agissait d’un cas de sténose antro-pylorique, c’est à dire un blocage entre l’estomac et l’intestin », a-t-il expliqué se réjouissant du fait que «cela aurait nécessité une opération chirurgicale pour enlever la partie de l’estomac qui est fermée, mais aujourd’hui on a pu le faire sans avoir à ouvrir le ventre du patient».
A en croire le spécialiste, des performances typiques sont tout à fait possibles à long terme. Mais le service a pour cela besoin d’être accompagné. «Nous travaillons essentiellement avec quatre spécialités médicales et chirurgicales, à savoir l’imagerie médicale, la chirurgie digestive, l’oncologie médicale et l’anatomo-pathologie», présente le docteur Yasser Azali, déplorant le fait que l’hôpital El-Maarouf ne dispose pas du dernier service malgré son importance.
Le chef du service de gastro-entérologie dit espérer avoir le maximum de matériels et tous les services inclus, « afin de pouvoir poser un diagnostic précis pour ce qui est des lésions cancéreuses et pouvoir aussi les prendre en charge dans le pays ». Son plus grand rêve est de voir son service s’agrandir avec des collègues qui ne seront jamais assez pour soulager les maux digestifs des Comoriens, en particulier, et des patients en général.