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Service de santé militaire I Plus d’une centaine d’accouchements par mois

Service de santé militaire I Plus d’une centaine d’accouchements par mois

Santé | -   Nourina Abdoul-Djabar

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Beaucoup d’accouchements se font ces derniers mois à la maternité du Service de santé militaire (Ssm). Une visite guidée dans l’unité de santé maternelle de l’hôpital militaire permet de comprendre la raison du flux des patientes dans ces lieux. Reportage.

 

Jeudi 2 juin dans la matinée au Service de santé militaire (Ssm). La voie d’accès à l’hôpital militaire, situé au centre-est de la capitale, débouche à la Place des banques à Moroni. L’établissement hospitalier militaire, dispose de plusieurs services, dont la Maternité qui accueille chaque jour un flux important de femmes venues en consultation ou pour accoucher.

À notre arrivée dans le service, nous trouvons près d’une vingtaine de femmes assises sur des blancs placés devant le bureau de la majore de la maternité. Chacune attend patiemement son tour pour se faire consulter. Cette attente rythme le quotidien du centre, à en croire la majore du service, Mariama Mohamed Daroueche, rencontrée après quelques minutes d’attente, vêtue de sa blouse verte, un foulard vert noué autour de la tête et portant des lunettes, apparemment pour myopes. «Tous les matins, c’est le même rituel. Nous recevons une trentaine de femmes enceintes chaque jour de la semaine», dit-elle avec un grand sourire, en nous accueillant.

Outre cette trentaine de patientes, le Ssm accueille également une vingtaine d’autres femmes en gynécologie où deux gynécologues travaillent en alternance. Ce jeudi, Docteur Nailaty Abdou, médecin chef de la maternité, était de service. «Je pense que si les patientes se dirigent vers le Service de santé militaire, c’est qu’elles se sentent dans de bonnes conditions. Tout comme nous, les employés», fait savoir la gynécologue. «Nous avons la chance d’avoir un directeur qui prend en compte nos suggestions et nous exerçons avec les moyens nécessaires», ajoute-t-elle avant de préciser avec un sourire que «nous pouvons aujourd’hui opérer des femmes enceintes comme on opère un kyste ovarien». 

La courageuse team de la Maternité

Le service de Maternité du Ssm tourne avec un effectif de plus d’une vingtaine de personnes. Ce sont deux gynécologues, deux majors, dont l’un du bloc et l’autre de la Maternité et de l’ensemble de l’établissement, 14 sages-femmes, 6 anesthésistes et un médecin anesthésiste. Moina-anrafa Mdoihoma, jeune sage-femme d’État, recrutée depuis 2020, nous reçoit aimablement. «Nous avons beaucoup d’avantages ici en tant qu’employés», lance-t-elle avant de confier que «ce que j’apprécie le plus, c’est le fait de travailler en harmonie. Vous devez savoir que plus l’employé est mieux traité, plus il soigne bien ses patients. Nous avons une majore qui nous appuie et prend en considération nos doléances». D’une voix à peine voilée par la timidité, la jeune femme explique que «lorsqu’on reçoit une patiente, on l’écoute et prend en compte ses remarques positives ou négatives que l’on transmet à notre major qui formule après son diagnostic. C’est ainsi que nous fonctionnons mieux».


L’unité de la Maternité du Service de santé militaire enregistre un grand nombre d’accouchements par mois, que ce soit par voie basse ou par césarienne. «Nous avons 4 à 6 accouchements par jour. Par césarienne, on compte une trentaine par mois, et par voie normale on compte dans les 90 accouchements», a décompté Docteur Naïlaty que nous avons rejoint dans son bureau après une visite guidée dans le centre de santé.


Les statistiques tenues par le Ssm démontrent que sur une centaine d’accouchements par mois, aucun décès maternel n’a été enregistré courant 2021 à 2022. On note seulement deux mort-nés en avril dernier. Majore Mariama croit à une raison qui pousse les patientes à faire le choix de fréquenter le Service de santé militaire pour accoucher dans sa Maternité. «Je dirais que ce choix est guidé par la propreté des lieux, le tarif et les moyens qu’on a mis en place pour faciliter les accouchements».

Zéro décès maternel

La majore de la Maternité a précisé, en outre, que «nous vendons des kits complets. Le garde-malade n’a qu’à payer juste la somme demandée. On évite ainsi les allers et retours à la pharmacie et autres déplacements. Ceci c’est juste pour les accouchements prévus à l’avance». Mais «pour les cas d’urgence, nous avons préparé des kits complets en réserve. Quand la patiente arrive, nous la prenons en charge d’abord, puis la famille règle la facture par la suite. On évite les pressions morales. Sauver la patiente reste une priorité chez nous». D’ailleurs, ces kits de réserve sont bel et bien placés dans le bloc opératoire que nous avons eu le privilège de visiter.  

 

Mouznat Ahmed est une dame qui a accouché à la Maternité du Service de santé militaire mais qui a refusé son transfert au Chn El-Maarouf pour des raisons de capacité d’hospitalisation insuffisante à l’hôpital militaire. «Je constate que les choses se passent bien, on bénéficie d’un bon suivi. On fait accoucher les gens en un temps record et honnêtement les conditions sont bien meilleures ici qu’à El-Maarouf», soutient-elle allongée sur son lit d’hôpital avec son nouveau-né à ses côtés.
Néanmoins, sa voisine de la chambre d’à côté s’est montrée d’accord avec elle sur les conditions d’ici mais ne manifeste aucun désamour avec le principal établissement hospitalier du pays. «Je suis ici mais ça ne veut pas dire que les conditions à El-Maarouf sont mauvaises. D’ailleurs, j’y étais mais on m’a transféré pour mon accouchement par césarienne en urgence», a défendu Mamie Moustoifa.

Des transferts désengorgement

En effet, le service de Maternité du Service de santé militaire souffre d’une capacité d’accueil suffisante de toutes les patientes, comme a tenu à le souligner tout au long de notre visite majore Mariama Mohamed Darouéche. «L’espace est insuffisante par rapport au chiffre que nous enregistrons actuellement. Nous étions obligés de modifier des salles pour gagner plus d’espace». Effectivement, deux anciennes toilettes sont transformées en magasin pour les services du bloc opératoire de la Maternité.


L’étroitesse des lieux conduit souvent à des malentendus entre les patients et le personnel. Mariama Mohamed Daroueche témoigne que «certains patients ne comprennent pas que l’espace est insuffisant et que l’on ne peut pas cuisiner ici. Des fois, on reçoit des invectives comme si c’est notre volonté».
Visiblement, certaines patientes se montrent mécontentes quand on envisage un transfert au Chn El-Maarouf pour un désengorgement de l’unité de santé de l’armée. Pour Mariama Mohamed Daroueche, «aujourd’hui les choses avancent parce que nous avons le courage de le faire». La majore a lancé, de surcroît, à l’endroit du public que «on attend vos encouragements car ils peuvent être de l’aide». Madame Mariama a enfin affirmé que «notre plus grand supporter c’est l’And qui se bat d’arrache-pied pour nous accompagner».

L’unité de la Maternité du Service de santé militaire enregistre un grand nombre d’accouchements par mois, que ce soit par voie basse ou par césarienne. «Nous avons 4 à 6 accouchements par jour. Par césarienne, on compte une trentaine par mois, et par voie normale on compte dans les 90 accouchements», a décompté Docteur Naïlaty que nous avons rejoint dans son bureau après une visite guidée dans le centre de santé.

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