Lors d’un point de presse tenu le dimanche dernier 1er décembre, les autorités sanitaires de l’île de Mwali ont appelé à une mobilisation massive pour le dépistage. « L’objectif est de connaître le statut sérologique de chaque individu afin de mieux contrôler la propagation de la maladie », a expliqué le docteur Sitty Fatima Mohamed Dhakoine, médecin référente pour le Vih/Sida et l’hépatite à Mwali.
Organisé à la salle de conférence de la Direction régionale de la santé de l’île, ce point de presse a réuni des acteurs clés, notamment Mme Djoumouanti Madi, responsable de la lutte contre le Sida à Mwali. Les responsables ont rappelé que cette campagne de dépistage serait suivie d’une vaste sensibilisation pour informer la population sur les dangers de la maladie. « Beaucoup de citoyens prennent à la légère la présence du Sida aux Comores, alors que la maladie est là et continue de faire des ravages», a averti le docteur Dhakoine, lançant un appel à «la vigilance». Le thème de cette année, «Prenons le bon chemin : ma santé, mon droit !», montre l’importance de la prévention et du dépistage. «La meilleure prévention reste le dépistage. Connaître son statut permet soit de se protéger, soit d’entamer un traitement adapté», a ajouté le médecin.
Données alarmantes
Selon la Direction nationale de lutte contre le Vih/Sida, entre 1988 et 2020, 285 cas de Vih ont été recensés aux Comores, dont 153 femmes et 132 hommes. Mwali compte actuellement sept cas suivis. Au total, 85 décès liés au Sida ont été enregistrés dans le pays, dont 44 concernent des hommes. Le Vih/Sida demeure une infection évitable grâce à des comportements adaptés, comme l’utilisation de préservatifs lors des rapports sexuels ou l’évitement des objets tranchants contaminés. «Si la maladie est détectée à temps, un traitement précoce permet de mener une vie normale. Sinon, cela peut entraîner des conséquences fatales», a expliqué Mme Djoumouanti Madi.
L’Onusida a fixé des objectifs ambitieux pour 2030, résumés par le slogan « 95-95-95» : diagnostiquer 95% des personnes vivant avec le Vih, garantir un traitement antirétroviral à 95% des personnes diagnostiquées et atteindre une charge virale indétectable chez 95% des patients sous traitement. Cependant, les Comores accusent un retard dans l’atteinte de ces objectifs en raison des inégalités structurelles qui freinent les efforts de prévention et de traitement.
Abdillahi Housni