Le 17 décembre, premier nouveau cas officiellement signalé à Mwali
L’alerte a été d’abord donnée par le Comité insulaire de prise en charge, le 8 décembre puis officiellement le 17 décembre. Une femme enceinte dont le mari venait de rentrer d’un voyage en Afrique du Sud a été porteuse du virus. Une rumeur faisait état du nouveau variant sud-africain. Mais, à ce stade-là, il n’a jamais été scientifiquement prouvé qu’il s’agisse bien d’une mutation du virus comme le laissait croire la rumeur. La ville de Djwayezi enregistrera les premiers nouveaux cas. Le docteur Abdoulanziz Hassanaly fera savoir que parmis les cas détectés, 7 à 8 cas étaient asymptomatiques.
Le 23 décembre, 41 cas enregistrés, le comité insulaire sonne l’alarme
Une semaine après la découverte du premier cas, le responsable du Comité de prise en charge insulaire annonce 41 nouveaux cas. La ville de Djwayezi deviendra le principal cluster. La première mesure prise est de renforcer la sécurité, contrôler les mouvements de personnes entre Djwayezi et les autres localités. Les forces de sécurité seront déployées dans les environs. Les mesures de restrictions anti-Covid avaient été levées quelques jours plutôt mais l’île de Mwali a décidé de renforcer les siennes après la découverte de ces cas jugés plus contagieux.
Le 25 décembre, 30 nouveaux cas, soit 71 cas au total
Le Comité local de prise en charge organise une conférence de presse au Centre hospitalier régional insulaire (Chri) de Fomboni pour alerter les autorités et l’opinion sur la découverte d’une forme grave du virus. Le coordinateur Dr Abdoulanziz Hassanaly informe sa hiérarchie sur l’évolution de la situation. Il était par contre difficile de déterminer le profil immunitaire et le niveau de propagation du virus. Mais les autorités sanitaires rédigent en urgence une fiche d’information qui explique en vrac la situation sanitaire à Mwali.
Le 26 décembre, 98 cas de Covid enregistrés au total
Le virus deviendra de plus en plus contagieux, 27 nouveau cas ont été enregistrés. On passera de 71 à 98 cas dont 87 dans la seule ville de Djwayezi après 222 prélèvements effectués. Les responsables du comité envoient une note aux autorités sanitaire sollicitant la fermeture des lieux publics en toute urgence. Le samedi 26 décembre, les autorités ont échangé sur la situation sanitaire à Mwali.
Le 28 décembre, le chef de l’Etat annule son déplacement au Burkina Faso
Alors qu’il devrait se rendre à Ouagadougou au Burkina Faso pour assister à l’investiture du président réélu Roch Marc Christian Kaboré, le chef de l’Etat Azali Assoumani décide d’annuler son voyage pour se rendre à Mwali où il va présider une réunion de crise à Fomboni. Quelques heures plutôt, un conseil interministériel spécialement consacré à la situation sanitaire à Mwali avait eu lieu au Palais de Beit-Salam. La demande du Comité insulaire de fermer les lieux publics a été approuvée. Le gouverneur Mohamed Saïd Fazul fera l’annonce. Les lieux publics seront fermés pour 15 jours.
Le 28 décembre, les premières mesures entrent en vigueur, l’état des besoins à Mwali arrêté
Les premières mesures pour mieux protéger les habitants de Mwali entrent en vigueur sur toute l’étendue de l’île. Il s’agit de l’interdiction de toutes les festivités, la fermeture des mosquées, la réduction du personnel de l’administration publique, le couvre-feu fixé entre 20h et 5h du matin. Le gouvernement ordonne la surveillance des côtes et interdit la circulation maritime entre Mwali et les deux îles. Par ailleurs, une liste des matériels médicaux à envoyer à Mwali a été validée par les autorités sanitaires. Le gouvernement réquisitionne les locaux de l’Agence des musulmans d’Afrique (Ama) pour accueillir des patients face au risque d’explosion de patients au Chri de Fomboni.
Le 29 décembre, le premier décès enregistré à Mwali
Alors que le protocole sanitaire mis en place semble faire autorité sur la population, le comité insulaire annoncera un premier décès lié à la Covid-19. Il s’agit d’un patient jugé hypertendu par les autorités médicales. Le ministère de la Santé poursuivra les prélèvements. Et, entre le 27 et le 29 décembre, 28 nouveaux cas ont été enregistrés. L’île comptera alors 114 cas de Covid-19. Le 30 décembre, le ministère de la Santé envoie une première équipe dont un urgentiste en la personne d’Omar Athoumani.
Le 30 décembre, le Conseil des ministres se penche exclusivement sur la situation sanitaire à Mwali
Le gouvernement annonce des sanctions pour toutes les personnes qui faciliteront des voyages en provenance de Mwali en violation des dispositions prises pour empêcher l’importation du virus dans les deux autres îles. Les forces de sécurité ont été déployées sur les côtes. Par ailleurs, le gouvernement a ordonné le renforcement du dispositif de prise en charge à Mwali. L’île de Mwali sera alors placée en isolement. Mais on dénombre 72 nouveaux cas, (+114), soit un total de 186 cas dont 23 hospitalisés, 87 confinés à domiciles et 4 cas actifs.
Le 2 janvier, des médicaments, des consommables et des équipements médicaux acheminés à Mwali
La ministre de la Santé, Loub Yakout Zaidou fera une déclaration à la télévision nationale pour expliquer l’évolution de la situation sanitaire à Mwali. Les habitants seront envahis par une grosse panique qui s’explique par le nombre toujours en hausse des cas.
Des médicaments, des consommables et des équipements médicaux seront acheminés à Mwali. On notera, entre autres, 5040 comprimés Azytrhomicine, 3300 hydroxy-chloroquine, 2500 charlottes, 480 tests Express Sars Covid, 925 tests Covid Igm-Igg, 10 mille gants, 200 lunettes de protection, 16 mille masques chirurgicaux, 1500 visières, 3000 masques Vigor, 225 blousons…etc.
Le 3 janvier, trois nouveaux décès enregistrés à Mwali
La situation devient inquiétante. Les autorités sanitaires enregistrent trois nouveaux décès. Par ailleurs, 27 nouveaux cas seront enregistrés à Mwali du 1er au 2 janvier, d’après le bulletin du ministère de la Santé. On dénombrera alors 223 cas dans la seule île de Mwali. Dans les deux autres îles, 21 cas avaient été enregistrés à Ngazidja et 11 cas à Ndzuani.
Le 5 janvier, les patients dénoncent des moyens de prise en charge insuffisants
Du 3 au 5 janvier, 99 nouveaux cas enregistrés, soit un total de 322 cas. L’inquiétude grandit au fil des heures et jours. En tout, 47 patients étaient suivis, 9 guéris, les 38 patients restants transférés dans les centres de prise en charge dont 4 sous oxygène. Les autorités sanitaires sur place ont décidé de transférer les patients asymptomatiques à l’Agence Ama avant tout transfert dans un autre lieu.
Alors que la solidarité s’organise au profit des habitants de l’île, des patients se plaignaient, via des vidéos, des conditions de prise en charge insuffisants. La ministre de la Santé organise une réunion avec le ministre de l’Intérieur pour arrêter ensemble une campagne de sensibilisation.
Le 6 janvier, trois nouveaux décès enregistrés, soit 8 décès au total
En l’espace de 24heurs, l’île de Mwali enregistre trois nouveaux décès dont le maire de Fomboni. La plupart des patients étaient restés confinés à domicile (lire page 3). Certains avaient été tétanisés de peur par les informations en vogue selon lesquelles les conditions de prise en charge n’étaient pas bonnes et préféraient l’automédication.
Le 7 janvier, la ministre de la Santé annonce l’acheminement d’un deuxième lot d’équipements médicaux à Mwali
La ministre de la Santé, Loub Yacout Zaidou accorde une interview à Al-watwan dans laquelle elle annonce un renforcement des mesures surtout au niveau des côtes. Elle expliquera qu’un deuxième lot de médicaments et d’équipements médicaux allait être acheminé en urgence à Fomboni après celui du 2 janvier. Des agents de santé communautaires sillonnent les villages pour sensibiliser les habitants sur le respect des mesures barrières.
Le 8 janvier, un vol charter atterrit le soir à l’aérodrome de Bandar Salam
Le gouvernement affrète un vol spécial avec à son bord 16 infirmiers et deux agents de l’Oms dont un épidémiologiste envoyés en renfort aux équipes de prise en charge. Le directeur de cabinet du chef de l’Etat, le patron de la police nationale et le directeur de la sécurité civile ainsi que des membres du conseil scientifique. D’importants équipements médicaux, des médicaments et des consommables ont été acheminés sur place pour éviter toute rupture de stock. A leur retour, certains responsables ont été mis en quarantaine.
Les 9 et 10 janvier, un chiffre record au niveau des morts et suspension du président du comité scientifique
Le président du comité scientifique docteur Ahamada Said Fazul est suspendu de ses fonctions par la ministre de la Santé. Motif: mise en danger de la vie d'autrui. Dans la nuit du samedi 9 janvier, des informations faisaient état de 5 décès sans confirmation officielle. Dans la matinée du dimanche, on parle d’une explosion du nombre de décès, certains parlaient de 9 décès au total. Il a fallu en milieu de journée au directeur général de la Santé, Dr Aboubacar Said Anly d’apporter des clarifications.
Il parlera de 7 décès entre samedi et dimanche. Il s’agit des patients dont le pronostic vital était engagé à cause de leurs complications dues à des pathologies jugées graves. A ce jour (lundi 11 janvier), les autorités parlent de 15 décès cumulés à Mwali, 6 à Ngazidja et 2 à Ndzuanin
Rassemblés par A.S.Kemba