Le docteur Ahmed Abou, médecin urgentiste exerçant à Mayotte, s’est proposé volontaire pour venir soutenir ses collègues sur le front contre le choléra à Ndzuani. Il n’est pas non plus venu les mains vides : dans ses valises, il y a des médicaments. Comme lui, diverses institutions, associations et personnalités se mobilisent pour apporter des kits d’hygiène, des médicaments et de l’expertise dans cette lutte.
Pour le directeur régional de la santé, le docteur Ansouffoudine Mohamed, c’est une première depuis le déclenchement de la maladie dans l’île, le 4 mars dernier. Selon lui, les actions menées de part et d’autre portent leurs fruits. «Franchement, ça m’a touché qu’il y ait autant de mobilisation et de solidarité dans ce combat. C’est la première fois. Ça me fait chaud au cœur. Je pense que nous sommes dans la bonne voie. Maintenant, c’est à nous de maintenir le front, coordonner nos actions et pour ne pas qu’elles soient éparpillées. Les actions de la communauté commencent à payer. Les malades viennent désormais dans des états beaucoup plus précoces, avec moins de déshydratation depuis le 26 avril dernier», a-t-il déclaré, en marge d’une réunion de sensibilisation du public, le samedi dernier.
Le médecin venu de Mayotte s’est dépêché à Ndzuani pour apporter son expertise en matière de diagnostic et de traitement. «C’est la moindre des choses que je vienne prêter main forte à mes frères et sœurs médecins qui sont ici. La maladie a tellement pris du terrain que ça aurait été une mauvaise chose pour moi de rester à Mayotte sans rien faire. Je suis venu avec des médicaments qui sont surtout des solutions de perfusions», a-t-il fait savoir.Pour cet urgentiste-réanimateur, l’épidémie de choléra est une calamité sans fin qu’il faut éradiquer au plus vite. «Nous sommes en phase épidémique du choléra, tous les signes le montrent. Il faut savoir que le choléra a la particularité de sévir dans les pays pauvres, en manque d’eau et d’hygiène. Cette maladie est une catastrophe sans fin.
Les personnes affectées meurent en quelques heures, car elles perdent toute l’eau de leur corps. Cela signifie qu’en cas de symptômes, même les plus légers, il faut se rendre à l’hôpital. Il y a des cas de déshydratation si graves que les veines des malades disparaissent, ce qui rend difficile l’administration d’un sérum. Je tiens à souligner que la maladie doit être traitée en amont, par la sensibilisation et la prévention», a-t-il insisté. Des personnalités politiques ont également répondu à l’appel en apportant de l’eau, du riz, du pain, ou encore des matelas, des seaux, de l’eau de javel et du savon.Parmi les initiatives remarquables, l’Association des femmes actives de Mutsamudu (Afam) a offert des citernes et des produits d’hygiène à la Direction de la santé. L’association féminine organise également des sensibilisations dans les quartiers de Mutsamudu.