Depuis le début du mois dernier, face à une soudaine contagiosité du virus qui a entrainé un rebond des cas, notamment à Mwali, où il s’est manifesté avant de contaminer les autres îles, la piste du variant sud-africain était évoquée. Mais tout sera connu, «mercredi prochain», d’après la ministre de la Santé.
En effet, Loub Yacout Zaidou a affirmé que «les échantillons sont bien arrivés au Kenya Medical Research Institute, à Nairobi, laboratoire où le séquençage du virus sera effectué». Avec la deuxième vague, les tests sont de plus en plus sollicités et le stock, tout naturellement fond comme neige au soleil. «Une commande de 10 000 tests a été lancée, le virement effectué, nous devrons la réceptionner rapidement», a fait savoir une Loub Yacout Zaidou, énergique et qui affirmait ce samedi que «la situation (du Covid-19) était sous contrôle».
Même si la situation semble de prime abord s’apaiser à Mwali, les autorités sont inquiètes par «la virulence de la deuxième vague qui s’abat sur l’archipel». Aussi, le chef de l’État a convoqué un conseil de ministres extraordinaire samedi 16 janvier dernier à Beit-Salam. Au menu, la pandémie de Covid-19 et les voies et moyens pour la contenir. La ministre de la Santé, Loub Yacout Zaïdou en a fait un bref compte-rendu.
Ainsi, elle a confirmé ce que l’on soupçonnait déjà, à savoir que «la situation semblait connaitre une amélioration à Mwali, ce qui n’est pas le cas à Ngazidja et Ndzuani qui enregistrent une flambée de cas». A Ngazidja, comme Al-watwan l’avait annoncé en début de semaine dernière, les districts sanitaires seront mis à contribution, et accueilleront les patients asymptomatiques, les personnels soignants ayant appris à effectuer les prélèvements pour les dépistages. A noter que lors de la première vague, seul le pôle hospitalier de Samba recevait les malades. Il compte, selon la patronne de la santé, 73 sujets dont 3 en réanimation, pour une capacité initiale de 65 places. Celle-ci a été revue à 100 et des lits seraient déjà en train d’être installés.
Une rumeur sans fondement, reprise sur les réseaux sociaux, a semé une panique vendredi en fin d’après-midi. Un site de l’île de la Réunion, jusqu’ici méconnu aux Comores, a déclaré dans son édition du 15 janvier, «qu’un cas d’Ébola avec décès a été identifié». Le site en question n’a cité aucune source mais a livré en vrac ce qui semblait être un canular. Ce qui n’a pas laissé la ministre de la Santé indifférente. «Il n’y a pas d’ébola aux Comores. On travaille avec les Etats membres de la Coi et l’Ile de la Réunion en fait partie. Tous les jeudis, il y a une visioconférence. Et il y a un cas d’Ébola et nous, les membres, nous n’en sommes pas au courant ?», a vigoureusement démenti, Loub Yakout Zaidou. Selon le dernier communiqué du ministère de la Santé, les Comores comptent au 16 janvier, 108 nouveaux cas dont 66 à Ngazidja, 32 à Ndzuani et 10 à Mwali pour un total de 41 décès dont 23 pour la seule île de Mwali en moins de 3 semaines.
Nourina Abdoul-Djabar
