Le 5è symposium sino-africain sur la lutte contre le paludisme, correspondant à la deuxième édition aux Comores, s’est tenu ce vendredi 18 juillet au Palais du peuple. Il s’agit d’une combinaison thérapeutique faite à base d’Artémisinine et de culture chinoise. Cet évènement a vu la présence du gouverneur de Ngazidja, du nouvel ambassadeur de la République populaire de Chine aux Comores, du ministre de la Santé, et du vice-président de l’Université de la médecine chinoise de Guangzhou.
Des échanges d’expériences entre les deux pays
À l’occasion, le ministre de la Santé, Ahamadi Sidi Nahouda, a fait savoir que ce symposium constituait «un espace d’échanges et de partages de bonnes pratiques», précisant que toutes les recommandations sont essentielles afin de prendre ensemble les bonnes décisions devant aboutir à l’objectif commun qui est «l’élimination totale du paludisme en Union des Comores». Le ministre a exprimé ses remerciements aux personnels de santé sino-comoriens, à tous les niveaux, pour leur engagement résolu face à l’élimination du paludisme, ainsi que pour l’impulsion donnée à cette coopération d’échanges d’expériences entre les Comores et la Chine. Et d’accorder une mention spéciale au professeur Li avec ses équipes de l’Université de Guangzhou, pour leurs épreuves de grands impacts positifs, et leur appui dans la lutte contre le paludisme aux Comores depuis 2007.
4000 agents locaux formés
Le ministre a mentionné «les efforts fournis par le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) en collaboration avec ses différents partenaires techniques et financiers, lesquels ont mené à des résultats tangibles». Il prendra pour exemple «l’élimination du paludisme à Mwali et à Ndzuani depuis 2014, l’initiation de la stratégie de traitement de masse par les amis chinois à Mwali en 2007, à Ndzuani en 2012 puis à Ngazidja en 2013 et en 2019», qui ont permis, selon lui, de réduire «l’incidence de la maladie».
Ahamadi Sidi Nahouda a regretté toutefois que le paludisme persiste encore à Ngazidja, principalement à Moroni, devenu, selon lui, «le principal foyer de transmission et source de réintroduction de cas dans les autres îles». Le ministre de la Santé a exhorté la population ainsi que le corps médical à «redoubler d’efforts dans la prise en charge rapide des cas, la surveillance épidémiologique, les mesures de lutte antivectorielle et la sensibilisation pour changer durablement les mentalités».
Représentant la cheffe du bureau-pays de l’Oms, docteur Ahamada Msa Mliva a salué «la collaboration chinoise en matière de lutte contre le paludisme», indiquant qu’à Ndzuani et Mwali, grâce à une adhésion communautaire supérieure à 85 %, l’incidence du paludisme a chuté de plus de 98 %. «Mais à Ngazidja, la situation reste préoccupante avec une adhésion inférieure à 50%, et des difficultés logistiques qui freinent les progrès. En 2024, 98 % des 55 277 cas de paludisme enregistrés dans le pays provenaient de cette seule île», a-t-il fait savoir, soulignant toutefois que «les Comores restent un exemple en Afrique, avec un nombre de décès très faible : 7 en 2019, 3 en 2024».
Docteur Ahamada Msa Mliva a proposé, pour atteindre l’objectif national de zéro palu d’ici 2025, trois axes prioritaires. «Il faudra renforcer l’adhésion communautaire en impliquant activement les chefs religieux, les jeunes et les femmes et en adaptant les messages de sensibilisation aux réalités culturelles notamment en utilisant les radios locales en shikomori. Innover dans les opérations en mettant en œuvre un dépistage actif porte-à-porte et en digitalisant le suivi des groupes à risque, notamment les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Et mobiliser un engagement politique fort à travers l’élaboration d’un plan d’urgence spécifique à Ngazidja avec des ressources budgétaires ciblées et un pilotage insulaire renforcé », a-t-il expliqué.
À cet effet, conscient des difficultés de la lutte antipaludique aux Comores, le vice-directeur du bureau de la Médecine traditionnelle chinoise de la province de Guangdong, Ke Zong, a dit être convaincu qu’ensemble, ses équipes «pourront contrôler et éliminer le paludisme en peu de temps».Le vice-président de l’université de Médecine traditionnelle chinoise de Guangzhou, Yang Rongyuan a, pour sa part, réitéré «l’engagement de la Chine à accompagner les Comores» dans cette lutte, rappelant que «plus de 4000 agents locaux ont été formés dans cette lutte par l’université de médecine traditionnelle chinoise de Guangzhou aux Comores ».