Depuis la mort de l’artiste Adinane Saïd Mohamed, les langues se délient, dénonçant “le manque de diligence” de la part du service des urgences. Il lui est notamment reproché de ne pas être en mesure de répondre aux exigences d’un tel service notamment en termes d’oxygénation des malades.
Ce dernier, après son arrivée à l’hôpital El-Maarouf n’aurait pas reçu l’oxygène dont il avait besoin. D’après sa famille, l’oxygène se trouvait au service de la pédiatrie. Des minutes précieuses perdues et qui, peut-être, auraient pu sauver le malade si on avait pu s’en servir. Cette version a été démentie par le chef du service des urgences docteur Djabir Ibrahim.
“Il n’y avait pas une pénurie d’oxygène lorsque Adinane est arrivé aux urgences. Nous avions mis à sa disposition les moyens que nous possédions”, a affirmé samedi, le chef des urgences, dans un entretien accordé à Al-watwan.
La direction de l’hôpital national s’est également exprimé à travers un communiqué publié plus d’une semaine après la disparition de l’artiste. “L’enquête administrative de l’artiste ne révèle ni négligence ni perte de chance de suivi. En 10 minutes, les moyens ont été déployés au profit d’Adinane”, lit-on dans ce communiqué de presse en date du 13 novembre.
Sauf que la famille du défunt avait affirmé avoir attendu pendant plusieurs dizaines de minutes sans que l’artiste-compositeur ne soit pris en charge. Un rapport préliminaire du ministère de la Santé confirme que l’artiste est arrivé à El-maarouf dans un état critique (comateux) avec des antécédents de maladies chroniques et d’un arrêt d’évacuation de matières.
L’autre point sur lequel les proches et les responsables de l’hôpital divergent est le moyen utilisé pour transporter Adinane Saïd Mohamed au Chn. Les premiers parlent d’une ambulance pendant qu’El-maarouf dit le contraire.
Le docteur Djabir est convaincu que les siens n’ont pas fait preuve de négligence. Il précisera que le service des urgences du Chn El-Maarouf est capable de prendre en charge trois urgences vitales. Rappelant au passage “qu’il y avait de l’oxygène aux urgences dédiées à trois patients”.
Le médecin déclare néanmoins que “Adina est arrivé au moment où trois autres malades étaient pris en charge dans le service. Une fois sur place il a été pris en charge en sortant du véhicule, car il n’est pas venu en ambulance par un médecin.
On a dû faire appel à un oxygène qui était de l’autre côté et en moins de 7 minutes, il était là”, a raconté le chef des urgences pendant notre entretien. Une déclaration qui corrobore la thèse de la famille qui estime que le chanteur n’avait pas été pris en charge dès son arrivée aux urgences malgré son état.
Toujours est-il que les médecins d’El-Maarouf avaient constaté que le malade avait une voie veineuse. Pour le docteur Djabir, il y avait un retard de délai. “Il est parti de Sahara vers la clinique où il n’y avait pas d’oxygène avant d’être transféré aux urgences, ce qui veut dire qu’ils ont perdu beaucoup de temps avec tous ces va-et-vient or en urgence chaque minute compte”, rappelle-t-il, soulignant que son équipe est prête à répondre à toute question de la justice si celle-ci souhaite savoir si oui ou non ils ont manqué à leurs obligations.
Concernant les besoins d’oxygène aux urgences, il déclare que ce qui s’est passé leur a servi de leçon. “Les conditions ont été améliorées. On est passé d’une capacité de prise en charge d’urgences vitales de trois à six malades, chaque bouteille peut alimenter deux patients, mais il ne faut pas se leurrer, s’il arrive un septième patient au même moment, on va avoir des problèmes”, a souligné le docteur Djabir.