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Une épidémie touche enfants et adultes I Les médecins rassurent

Une épidémie touche enfants et adultes I Les médecins rassurent

Santé | -   Mairat Ibrahim Msaidie

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Un virus circule aux Comores et fait de nombreux malades, surtout des enfants. Les médecins rassurent en tout cas. «Ce n’est pas grave et cela se soigne facilement», dit-on.

 

Depuis plusieurs semaines, une forte hausse de cas de fièvre et de symptômes grippaux touche les enfants comme les adultes dans l’ensemble du pays. Les écoles constatent une absence importante, tandis que les structures de santé enregistrent une fréquentation inhabituelle. Interrogés par Al-watwan, plusieurs médecins se veulent toutefois rassurants.

Une épidémie qui s’étend  à toutes les tranches d’âge

Le médecin-chef de la clinique Ascobef, docteur Housseine Zein El-Abidine, explique que l’épidémie a d’abord touché principalement les enfants avant de s’étendre aux adultes. «Cette maladie n’a pas d’âge spécifique, elle concerne aussi bien les bébés que les personnes âgées», précise-t-il.

Les symptômes les plus fréquemment observés sont la fièvre, des courbatures, une toux, une perte de l’odorat et du goût, entre autres. Une combinaison qui rappelle un peu le Covid, même si, selon le médecin, «il est trop tôt pour tirer des conclusions». Il insiste sur le caractère saisonnier des virus en cette période de l’année, où l’on observe traditionnellement un retour de syndromes grippaux.

Le docteur Abidine dit avoir reçu une cinquantaine de patients en dix jours, mais assure que la plupart des cas sont gérables avec des traitements simples : antalgiques et antipyrétiques (comme le paracétamol), vitamine, une hydratation régulière, jus de citron ou d’orange. «Il faut rester patient. Comme tout autre virus, cela dure entre cinq jours et une semaine. Ce n’est pas parce qu’on souffre aujourd’hui que c’est la fin du monde», rappelle-t-il.

Il alerte cependant sur un risque : ne pas attribuer automatiquement toute fièvre à ce virus, surtout aà Ngazidja où le paludisme reste très présent. «Toute fièvre et courbatures ici, c’est le paludisme jusqu’à preuve du contraire», insiste-t-il, appelant les patients à consulter rapidement.

Au pôle Sud de Fumbuni, le médecin-chef, docteur Fahar Bachirou confirme que les symptômes observés fièvre, vomissements, diarrhée se rapprochent d’un syndrome grippal. «Pour l’instant, nous n’avons pas identifié une cause précise. Les examens reviennent souvent normaux, alors nous traitons de façon symptomatique», indique-t-il. Docteur Fahar Bachirou note que les enfants restent les plus touchés, en raison de leur plus grande vulnérabilité, et déplore que certains parents ne donnent le paracétamol que lorsque la fièvre devient très élevée. «Il faut donner le paracétamol toutes les six heures pour éviter les complications», rappelle-t-il. Selon lui, la hausse de cas concerne non seulement Fumbuni mais aussi plusieurs districts, comme Nyumamilima.

Hôpitaux saturés, mais  pas de cas graves

À Tsudjini, le médecin-chef docteur Hassane Mohamed Mbae constate lui aussi une rotation importante de patients. «Dès que quatre patients sortent, cinq autres arrivent. Mais ils repartent en général au bout de 24 heures avec un traitement à suivre à domicile», explique-t-il.Il souligne que la maladie ne semble pas dangereuse : «Ce n’est pas une maladie mortelle, nous n’avons heureusement enregistré aucun décès.»

Dans les écoles à Moroni, les absences se multiplient mais aussi, les élèves présents demandent fréquemment à sortir pour maladie. Docteur Hassane rappelle qu’il est encore trop tôt pour établir un diagnostic précis, mais assure que le ministère de la Santé est informé de la situation. Les médecins recommandent à toute personne présentant de la fièvre de se rendre à l’hôpital pour un examen, afin d’écarter d’autres pathologies comme le paludisme.

 

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