La campagne de vaccination contre le papillomavirus humain (Hpv), organisée à Mwali du 26 au 28 novembre pour prévenir le cancer du col de l’utérus et, plus largement, protéger la santé des femmes, a permis d’immuniser 1 675 adolescents, soit 37,9 % de la population cible. Le gynécologue Mohamed Boinariziki a présenté ces résultats mardi hier 2 décembre à l’hôpital de Fomboni.Selon lui, la majorité des vaccinations (1 563) ont été réalisées dans les écoles auprès des jeunes âgés de 9 à 14 ans, tandis que 112 adolescents ont été vaccinés dans leurs quartiers ou à leur domicile. À Wanani, 524 jeunes ont reçu leur dose, dont 508 en milieu scolaire, et à Fomboni, 792. Dans la région de Nyumashiwa, 359 adolescentes ont également été vaccinés.
Malgré les efforts de sensibilisation menés par les équipes communautaires, les résultats restent en retrait par rapport à ceux enregistrés à Ndzuani, où le taux a atteint 46% de la cible. Dr Boinariziki a évoqué notamment l’absence d’un contexte d’épidémie, contrairement à la période de la Covid-19 où la vaccination était mieux acceptée, ainsi qu’une «forte campagne de désinformation» qui a perturbé la mobilisation. «Ceux qui diffusent ces fausses informations se comportent comme des apprentis sorciers», a-t-il déploré. D’après les autorités sanitaires nationales, cette vaccination intègre désormais les vaccins de routine. Toute personne souhaitant se protéger pourra se rendre au district sanitaire le plus proche pour recevoir sa dose. L’Association comorienne de lutte contre le cancer du col de l’utérus (Accf), dont Dr Boinariziki est membre, rappelle que les Comores figurent parmi les quinze pays africains les plus touchés par les cancers du sein et du col de l’utérus. Chaque année, 163 nouveaux cas sont recensés dans le pays et, sur 100 000 femmes, 28 % meurent de ces maladies. Le médecin a appelé la population à saisir l’opportunité offerte par ce vaccin, coûteux et disponible en quantité limitée. À Mwali, seules quatre adolescentes ont présenté des effets indésirables mineurs après l’injection, et leur état de santé est jugé stable.
