Après la réunion du Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) tenue le mercredi 14 août dernier par rapport à la recrudescence des cas de variole Mpox en République démocratique du Congo et dans certaines régions d’Afrique, l’Oms a classé ladite épidémie dans l’ordre des urgences de santé publique de portée internationale. «L’émergence d’un nouveau clade de la mpox, sa propagation rapide dans l’est de la Rdc et la notification de cas dans plusieurs pays voisins sont très préoccupantes. Si l’on ajoute à cela les épidémies imputables à d’autres clades de la mpox en Rdc et dans d’autres pays d’Afrique, il est clair qu’une action internationale coordonnée est nécessaire pour enrayer ces épidémies et sauver des vies», lit-on sur le site officiel de l’Organisation.
Cependant, le Pakistan a enregistré vendredi 16 août dernier son premier cas de Mpox, un jour après la découverte en Suède d’un patient porteur d’une souche plus virulente du virus, une première hors d’Afrique où sévit fortement ladite épidémie. A noter que depuis le mois de juillet dernier, des pays où la maladie n’a jamais été détectée, à l’instar du Burundi, du Kenya, du Rwanda et de l’Ouganda ont confirmé plus d’une centaine de cas.
Aucune alerte dans le pays
Aux Comores, l’inquiétude grandit, notamment du fait que l’épidémie est déjà détectée au niveau de l’océan indien, notamment sur l’île de la Réunion où, l’Agence régionale de santé a annoncé la détection de trois cas fin juin dernier. D’ailleurs, les autorités de santé nationales se sont réunies avant-hier samedi 17 août pour éventuellement discuter des mesures à prendre devant permettre d’éviter cette épidemie appellée communement «variole du singe» dans le pays. «Suite à la déclaration de l’Oms, au niveau du ministère de la Santé, nous avons jugé nécessaire de prendre les mesures qu’il faut afin d’éviter d’avoir la maladie dans notre pays», a expliqué le directeur général de la santé, docteur Saindou Ben Ali Mbae, joint samedi en fin de journée pour nous faire le compte rendu de la réunion. Et de poursuivre : «Pour chaque épidémie nous adoptons toujours un plan de riposte. Ainsi la réunion a permis de faire la mise à jour dudit plan. Comme en cas d’épidémie nous impliquons les agents de santé communautaires, on a programmé une formation à leur profit avec l’appui de la Croix-rouge française et du Cdc Afrique mardi et mercredi prochain».Toujours selon le directeur général de la santé, «les agents de santé seront formés par rapport au choléra parce qu’on n’a pas encore déclaré la fin de l’épidémie ; et aussi par rapport à la variole du singe pour qu’ils soient bien préparés sur le terrain». En poursuivant, Saindou Ben Ali Mbae a fait savoir qu’au niveau du pays, il n’y a pas encore d’alerte, mais l’on s’y prépare quand-même.
Vers le renforcement de la sécurité au niveau des frontières
«On commencera par faire l’élaboration et la définition des cas cliniques et communautaires pour permettre de détecter les symptômes et ainsi, lancer rapidement l’alerte», a-t-il expliqué, indiquant que les autorités de santé nationales sont en étroite collaboration avec l’Oms par rapport à la confirmation. Selon lui, elles sont dans les démarches d’acquisition des Tdr (Test de diagnostic rapide) pour poser le diagnostic. «En attendant, nous allons commencer avec le renforcement de la sécurité au niveau des frontières. Après, on va distribuer le plan qu’on est en train d’élaborer», a-t-il conclu.Notons que selon l’Oms, la mortalité du nouveau variant de la variole du singe est très importante, notamment chez les enfants. Elle se manifeste par une fièvre, des maux de tête et de dos, des douleurs musculaires, des ganglions lymphatiques gonflés et une grande fatigue. Et peut provoquer des éruptions cutanées. Elle se transmet avec un contact de peau à peau au cours des contacts intimes, surtout lorsqu’il y a une lésion sur la peau. Le virus peut également se transmettre de la muqueuses à la peau.